Risque de maladie hépatique sévère : quel profil de patients DT2 surveiller tout particulièrement ?

  • Björkström K & al.
  • Clin Gastroenterol Hepatol

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir 

Les résultats d’une étude de cohorte montrent que les diabétiques de type 2 (DT2) ont un risque plus que doublé de maladie hépatique par rapport à la population générale. Les sujets âgés, de sexe masculin, ayant de l’hypertension, un IMC élevé, un débit de filtration glomérulaire faible, une microalbuminurie, ou qui sont fumeurs seraient particulièrement à risque. Ces résultats invitent à dépister plus spécifiquement les sujet diabétiques de type 2 appartenant à ces sous-groupes.

Pourquoi cette étude a-t-elle été menée ?

De précédentes études ont montré une augmentation du risques de maladie hépatique sévère chez les diabétiques de type 2. Cependant, nombre d’entre elles présentent des biais importants. De récentes recommandations sur la prise en charge des stéatopathies métaboliques préconisent de surveiller régulièrement les personnes obèses, DT2 ou présentant d’autres facteurs de risque métaboliques. Mais, cela nécessite des ressources importantes difficiles à mettre en œuvre. De fait, une meilleure connaissance des facteurs de risque les plus fortement associés au développement clinique d’une maladie hépatique sévère chez les DT2 semble donc particulièrement intéressante.

Méthodologie

Ces analyses ont été menées à partir des bases du National Diabetes Register qui regroupent les données de près de 90% de la population suédoise diabétique de type 2. Dans cette cohorte, chaque sujet diabétique a été apparié sur le sexe et l’âge à 5 individus contrôles issus de la population générale. L’incidence des maladies hépatiques sévères (le carcinome hépatique, la cirrhose, la décompensation, l'insuffisance hépatique et/ou le décès en lien avec une maladie hépatique) a été déterminée à partir de registres populationnels.

Principaux résultats

Au total, ce sont 406.770 sujets diabétiques de type 2 qui ont été comparés avec 2.033.850 sujets contrôles. À l’inclusion, l’âge moyen était de 64,7 ans, l’IMC moyen de 29,8 kg/met 53,8% étaient des hommes. 

Durant un suivi moyen de 7,7 ans, 1,3% (n=5.092) sujets DT2 et 0,6% (n=11.619) sujets contrôles ont développé une maladie hépatique (p<0,001). Le diagnostic de carcinome hépatocellulaire a été porté chez 0,5% des sujets DT2 et 0,1% des sujets contrôles. Le décès d’origine hépatique est survenu chez 0,5% de sujets DT2 et 0,2% de sujets contrôles.

Ainsi, les résultats ont montré que le risque de maladie hépatique sévère chez les diabétiques de type 2 était plus que doublée par rapport aux sujets contrôles (HR 2,28 [2,21-2,36]), et ce quel que soit le sexe. Une même tendance été observé pour le carcinome hépatocellulaire (HR 3,18 [2,94-3,44]) et le décès d’origine hépatique (HR 2,29 [2,17-2,41]).

Les facteurs identifiés comme associés de manière indépendante au risque de développer une maladie hépatique étaient l’âge, le sexe masculin, l’hypertension, l’IMC élevé, un débit de filtration glomérulaire faible, une microalbuminurie et le tabagisme.

Un traitement par statines a été associé à une diminution du risque de maladie hépatique sévère.

Principale limitation

Un suivi plus long aurait été souhaitable compte tenu du fait que les maladies hépatiques se développent lentement.