Risque d’hypertension pulmonaire chez les hypertendus

  • Itelman E & al.
  • J Am Heart Assoc

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’articles
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A retenir

  • Une large étude rétrospective montre que les patients ayant une hypertension artérielle (HTA) ont un risque accru de présenter une pression pulmonaire élevée et donc une hypertension pulmonaire (HTP), y compris après avoir intégré les anomalies ECG du cœur gauche. Ceci suggérerait que certaines HTP considérées comme idiopathiques pourraient être en réalité secondaires à l’HTA. Et cela appuie la nécessité de surveiller plus étroitement les patients, notamment les femmes qui semblent plus à risque que les hommes.

 

L’hypertension pulmonaire (HTP) est souvent causée par une insuffisance cardiaque gauche, elle-même favorisée par l’hypertension artérielle (HTA). Cependant, l’HTA n’est pas listée parmi les facteurs de risque d’HTP. Pour évaluer le lien effectif entre les deux, une équipe israélienne a conduit une étude rétrospective monocentrique auprès de ses patients.

Méthodologie

Cette étude a recherché l’ensemble des adultes reçus entre 2007 et 2019 dans le centre hospitalier et ayant bénéficié d’un ECG. Parallèlement, l’HTA était recherchée dans leur dossier médical et dans leurs prescriptions. L’HTP était définie par une valeur de pression systolique du ventricule droit >40 mmHg.

Principaux résultats

Au total, 25.916 patients ont été inclus dans l’étude (âge médian 59 ans, 52% de femmes), avec des valeurs médianes de pression artérielle systolique/diastolique de 125/73 mmHg.

Parmi cette cohorte, 51% présentaient une HTA (valeurs médianes 133/75 mmHg). Ces derniers étaient plus souvent des hommes, âgés, et présentaient plus souvent certaines comorbidités (diabète ou coronaropathie ischémique).

Selon l’analyse multivariée et ajustée sur les paramètres cliniques, démographiques et ECG, les patients ayant une HTA avaient un risque d’HTP augmenté de 77% (1,77 [1,55-2,03], p<0,001). Le risque augmente de 42% tous les 10 ans, et les femmes ont un risque accru de 42% également comparativement à celui des hommes.

Aucune différence en termes de risque associé n’a été observée dans les analyses en sous-groupes comparant les patients obèses à ceux qui ne l’étaient pas, en comparant différentes classes d’âge, ou ceux ayant ou non un diabète. Cependant, le risque des femmes était supérieur à celui des hommes (OR 3,07 vs 2,38).

Enfin, lorsque l’analyse excluait les patients ayant un diagnostic documenté ou un traitement antihypertenseur récent, le risque de HTP qui concernait ceux ayant une HTA non diagnostiquée et non prise en charge (deux valeurs anormales dans leur dossier médical au cours du suivi) était 2,44 fois supérieur à celui des patients normotendus.