Risque cardiovasculaire des femmes ayant présenté des troubles hypertensifs durant leur grossesse
- Benschop L & al.
- Heart
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
Les données, notamment issues d’études en population et de méta-analyses, montrent qu’il existe bien un risque cardiovasculaire ultérieur pour les femmes ayant souffert de troubles hypertensifs durant leur grossesse (THG : hypertension gestationnelle et pré-éclampsie) et que celui-ci est significatif dès les premières années post-partum. Une revue parue dans Heart dresse un état des lieux des connaissances à ce sujet. Elle plaide à la fois pour une meilleure information des femmes concernées durant et à l’issue de leur grossesse, et un suivi cardiovasculaire régulier instauré dès les premières semaines de post-partum passées, tout en soulignant la disparité des différentes recommandations concernant la précocité de ce suivi.
Risque ultérieur d’HTA chronique
Les femmes souffrant de THG ont 2 à 8 fois plus de risque de développer une future HTA. Le risque de celles présentant une hypertension gestationnelle serait plus élevé que celui des femmes ayant présenté une pré-éclampsie. Différentes études ont rapporté un risque de 4 à 10 fois supérieur de développer une HTA dans les 1 à 5 ans après l’accouchement chez les sujets THG, par rapport à ceux restés normotendus durant la grossesse, ou encore un risque multiplié par 2 à 2,5 de présenter une HTA à l’âge 50 ans pour les femmes ayant présenté des THG par rapport aux autres. Une étude récente évoque un risque encouru d’autant plus important que le nombre de grossesses durant lesquelles elles présentaient un THG était élevé.
Risque ultérieur de dysfonction rénale
Selon une méta-analyse, le risque de microalbuminurie serait de 31% pour les femmes ayant des antécédents de pré-éclampsie contre 7% pour les autres, après ajustement sur l’hypertension et le diabète, et un suivi moyen de 7,1 ans.
Parallèlement, une étude canadienne en population a décrit que si le risque d’insuffisance rénale terminale terminale des femmes après un suivi moyen de 16,2 ans était très faible, il était néanmoins supérieur en cas de THG (0,15% vs 0,03%) : après ajustement, le hazard ratio était de 4,7 concernant les femmes ayant des antécédents de pré-éclampsie, et de 3,3 pour celles ayant présenté une HTA gestationnelle.
Autres risques cardiovasculaires
Une méta-analyse a permis d’établir que le risque de présenter une anomalie des paramètres lipidiques était supérieur chez les sujets qui avaient une hypertension gestationnelle. Le risque de présenter des triglycérides élevés était aussi associé à des antécédents de pré-éclampsie, par rapport à une grossesse normotendue. Les femmes avaient aussi plus de risque ultérieur de diabète lorsqu’elles avaient présenté des THG sans diabète gestationnel concomitant (3,9 et 6,6% en cas d’HTA ou de pré-éclampsie vs 2,5% après 8,5 ans de suivi).
Des études plus récentes ont décrit l’existence d’un sur-risque d’athérosclérose subclinique (31% des 45-55 ans ayant des antécédents de pré-éclampsie vs 18% après ajustement).
Risque ultérieur d’évènement cardiovasculaire aigu
De nombreuses études ont décrit les liens entre pré-éclampsie et risque ultérieur de maladie artérielle périphérique, de cardiopathie ischémique ou d’évènement cérébrovasculaire (HR entre 1,69 et 3,3 selon le type d’évènements), le risque étant d’autant plus important que la pré-éclampsie avait eu lieu précocement au cours de la grossesse. Les données sont moins nombreuses concernant le risque lié à l’hypertension gestationnelle mais semblent corroborer l’existence d’association de même nature.
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