Rhumatismes inflammatoires : tolérance des agents biologiques chez l’enfant en vraie vie

  • Cabrera N & al.
  • Joint Bone Spine

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir 

Les résultats d’une étude rétrospective de vraie vie suggèrent que la tolérance globale des agents biologiques utilisés chez les enfants souffrant de maladie rhumatismale inflammatoire serait globalement satisfaisante. En revanche, la prescription concomitamment d’immunosuppresseur augmenterait substantiellement le risque d’événement indésirable. Ces résultats laissent suggérer qu’une monothérapie par agent biologique devrait être préférée lorsque c’est possible et qu'une désescalade thérapeutique en immunosuppresseurs doit être envisagée après un traitement agressif précoce. D'autres études sont cependant nécessaires pour confirmer ou invalider ces résultats.

Pourquoi cette étude a-t-elle été menée ?

Il était utile de s’intéresser aux effets indésirables en vraie vie des agents biologiques utilisés dans les maladies inflammatoires en pédiatrie. Ces résultats présentent l’intérêt de venir compléter ceux obtenus avec l’étude Finnish, seule étude observationnelle rétrospective ayant comparé tous les agents biologiques. L’incidence des évènements indésirables était supérieure dans l’étude Finnish, mais les données étaient l’enregistrées par les professionnels de santé, ce qui a pu favoriser leurs notifications.

Méthodologie

Cette étude observationnelle, rétrospective, internationale a été menée chez des enfants souffrant de rhumatismes juvéniles traités avec des agents biologiques.

Principaux résultats

Au total, 813 patients ont été inclus, âge moyen à l’apparition de la maladie 9,4 ans et suivi moyen de 4,7 ans. Le diagnostic principal était l’arthrite juvénile idiopathique (84%). 

Quel que soit la pathologie rhumatismale considérée, les anti-TNF alpha représentaient 75% de l’ensemble des agents biologiques prescrits et l’étanercept était le plus fréquemment utilisé (42%) suivi de l’adalimumab (20%). Le méthotrexate était fréquemment associé avec l’étanercept, l’adalimumab, l’infliximab, le tocilizumab, l’abatacept et le golimumab. Il était également retrouvé chez 47% des patients traités par anakinra et 25% de ceux traités par canakinumab. La co-prescription de corticoïdes variait de 22 à 43% et allait même jusqu’à 53% chez les sujets traités par rituximab.

Les évènements indésirables étaient pour la plupart faibles (46%), 39% étaient modérés et 15% étaient graves à très graves. Les patients souffrant d’arthrite juvénile étaient plus susceptibles d’avoir des évènements indésirables (quel que soit l’agent biologique, sauf avec le canakinumab). Sur l’ensemble de la cohorte, 27,3% des patients (n=222) ont présentés des événements indésirables, soit 12,2 pour 100 patients-année. 

Et 9,1% des individus avaient eu au moins un événement indésirable grave, soit une incidence globale d’évènements indésirables graves de 3,9/100 patients-année. 

Le tocilizumab et l’infliximab ont été associés de manière significative à la survenue d’évènements indésirables et le canakinumab à la survenue d’évènements indésirables graves. 

Principales limitations

Certaines données peuvent manquées (fréquent dans les étude rétrospective) et il peut y avoir une surestimation du profil de tolérance des agents biologiques.