Rhumatismes inflammatoires : sécurité des anti-TNF alpha en cas de grossesse
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Les auteurs indiquent que les résultats de cette étude prospective suggèrent que les anti-TNF alpha seraient sans danger lorsqu’ils sont pris par la mère au moment de la conception ou au 1er trimestre de la grossesse. Notons cependant que cette étude est basée sur un très faible nombre de sujets, ce qui en réduit fortement la puissance. Ces résultats doivent donc être confirmés par des études de plus large envergure. Par ailleurs, il conviendrait d’évaluer la sécurité des anti-TNF alpha au cours du 2e et 3e trimestres, le passage transplacentaire actif des anti-TNF alpha commençant à peu près à la 14e SG.
Pourquoi est-ce important ?
Les grandes études et les études observationnelles évaluant la sécurité des anti-TNF alpha durant la grossesse sont rares, ce qui explique l’absence de recommandations sur leur utilisation au moment de la conception ou durant la grossesse chez les femmes souffrant de rhumatisme inflammatoire. Cette étude, même menée sur un faible effectif, rapporte des données intéressantes à confirmer cependant.
Principaux résultats
Au global, les données de 38 grossesses (32 femmes, dont 6 ont eu plusieurs grossesses et une grossesse gémellaire) ont été incluses dans les analyses.
Un taux plus important d’avortement a été enregistré dans le groupe ayant arrêté le traitement avant la conception (27,3% vs 8,3%), et un taux de naissances prématurées et d’hypotrophie fœtale plus important fut enregistré dans le groupe ayant reçu l’anti-TNF alpha à la conception/1er trimestre (8,3% vs 0%) respectivement par rapport à l’autre groupe. L’âge des patientes (38 ans) pourrait notamment expliquer le taux plus élevé d’accouchements prématurés.
Deux cas de malformations congénitales ont été enregistrées : groupe I, l’enfant d’une mère traitée par adalimumab (ADA) à la conception/1er trimestre, présentait une hernie diaphragmatique congénitale et un méga-uretère obstructif (accouchement à 33 SG) ; groupe II, une mère âgée de 38 ans, dont le traitement par étanercept (ETN) a été suspendu 4 semaines avant la conception, a eu un avortement spontané à la 9e SG, le fœtus présentait une trisomie 16.
Quatre complications maternelles (rupture prématurée des membranes et accouchement à 35 SG, syndrome du jumeau perdu, infection post-partum, pré-éclampsie à 33 SG) ont été enregistrées, toutes dans le groupe de femmes sous traitement anti-TNF alpha à la conception/1er trimestre de grossesse.
Toutes les femmes étaient en rémission sauf une dans le groupe des femmes ayant arrêté l’anti-TNF alpha avant la conception.
Aucun nourrisson n’a eu de complication suite aux vaccinations prévues (poliomyélite, hépatite B, diphtérie, coqueluche, tétanos, haemophilus influenzae B, pneumocoque à 3, 6 et 12 mois). Aucun cas d’infection grave dans les 20 mois de suivi n’a été rapporté chez les enfants.
Aucune différence significative entre les deux groupes n’a été mise en évidence en ce qui concerne le devenir de la grossesse et de l’enfant, au global ou en fonction de l’anti-TNF alpha utilisé, ni aucune malformation suite à l’exposition paternelle (3 cas seulement).
Méthodologie
Les patientes ont été incluses dans deux groupes. Groupe I : 27 grossesses, 23 patientes traitées par anti-TNF alpha à la conception/1ertrimestre et le traitement a été arrêté à la 7e-11esemaines de grossesse (SG), une patiente a recommencé l’ETN de la 29eà l’accouchement (38e SG). Ce groupe a ensuite été divisé en plusieurs du fait de la différence de passage transplacentaire liée aux différents traitements (ETN, ADA, CZP). Groupe II : 11 grossesses, 9 femmes ayant arrêté l’anti-TNF alpha entre 1 et 6 mois avant la conception.
Principales limitations
Étude basée sur un faible effectif.
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