Rhumatisme psoriasique : quelle est l’ampleur du bénéfice à associer anti-TNF et DMARD synthétique conventionnel ?
- Lindström U & al.
- Ann Rheum Dis
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Une étude observationnelle de très large envergure confirme l’intérêt de la co-prescription d’un traitement de fond synthétique conventionnel csDMARD (disease-modifying antirheumatic drug) et d’un anti-TNF (inhibiteur du facteur de nécrose tumorale) chez les sujets souffrant de rhumatisme psoriasique.
Les résultats de cette étude montrent que :
- L’association d’un anti-TNF au méthotrexate augmenterait d’un quart les chances de rémission à un an, mesurée par l’atteinte du DAS28 (Disease Activity Score sur 28 articulations),
- L’association du méthotrexate à l’infliximab ou à l’adalimumab augmenterait l’efficacité du traitement par rapport à une monothérapie par anti-TNF,
- En revanche, l’ajout du méthotrexate à l’étanercept n’apporterait aucun bénéfice sur la rémission ou son maintien.
Pourquoi est-ce important ?
Les stratégies d’utilisation des anti-TNF dans le rhumatisme psoriasique (Rhum Pso) ne font l’objet d’aucun consensus international. Bien que la prescription conjointe d’un csDMARD et d’un anti-TNF soit très fréquente dans ce contexte clinique, le bénéfice associé n’est pas clairement démontré. D’où l’intérêt de cette étude.
Méthodologie
Des patients souffrant de RhumPso issus de 13 pays européens ayant initié un traitement par anti-TNF entre 2006 et 2017 ont été inclus dans cette étude. À un an, les taux d’observance des traitements par monothérapie et bithérapie et l’efficacité (critère DAS28) ont été évalués. Des analyses secondaires ont stratifié les données en fonction de différents anti-TNF (adalimumab, infliximab, étanercept) et les ont comparées au méthotrexate.
Principaux résultats
Au global, cette étude a inclus 15.332 patients. Parmi eux, 38% étaient en monothérapie et 62% avaient une combinaison de traitements pour leur RhumPso. Le taux d’observance des traitements anti-TNF variait d’un pays à l’autre. Le méthotrexate était le csDMARD le plus utilisé (79%). Les caractéristiques des patients à l’inclusion étaient similaires entre les deux groupes de traitements (monothérapie et comédication), malgré le fait que les patients du groupe comédication avaient un DAS28-CRP légèrement plus élevé , étaient plus souvent traités par infliximab et moins souvent par étanercept que ceux du groupe monothérapie. Les patients du groupe comédication avaient aussi un nombre d’articulations douloureuses et gonflées globalement plus important.
Les taux d’observance aux anti-TNF différaient fortement entre les pays, et l’hétérogénéité était forte (I2 = 62,7%), justifiant de ne pas présenter les résultats sur le sujet.
La comédication était associée à un meilleur taux de rémission (odds ratio 1,25 [1,12-1,41]).
Plus spécifiquement, l’association du méthotrexate à d’autres traitements augmentait fortement les chances de rémission, notamment de 45% lorsque le méthotrexate était associé à l’adalimumab (OR 1,45 [1,23-1,72]) et de 55% pour une association avec l’infliximab (OR 1,55 [1,21-1,98]). Par rapport à la monothérapie par méthotrexate, l’observance du traitement avait tendance à être améliorée par la bithérapie avec l’infliximab. En revanche, l’étude n’a pas mis en évidence d’avantage sur l’efficacité ou l’observance de la prise d’une bithérapie à base d’étanercept.
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