Revenus 2020 des médecins français : qui s'en est le mieux sorti durant la crise sanitaire ?

  • Jean-Bernard Gervais

  • Nathalie Barrès
  • Actualités Médicales par Medscape
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Alors que la quasi-totalité des médecins libéraux a enregistré une baisse drastique de leurs revenus en 2020 par rapport à 2019, les biologistes médicaux, fortement sollicités durant cette pandémie, voient leurs revenus rebondir...

On s'en doutait un peu, mais les dernières données statistiques de l'Union nationale des associations agréée le confirment : la première année de Covid, l'année 2020, fut désastreuse, financièrement parlant, pour les médecins libéraux. Selon les statistiques de l'Unasa, qui se base sur les déclarations fiscales des revenus de ses adhérents, la majeure partie des spécialistes médicaux ont vu fondre leurs revenus en 2020.

Déjà, en 2019, l'Unasa avait constaté une érosion des rémunérations des libéraux spécialistes, les généralistes tirant leur épingle du jeu, avec une hausse de leur revenu de +4%, essentiellement due aux revenus tirés de la Rosp (revenu sur objectif de santé publique). En 2020, tous les médecins libéraux semblent boire la tasse, MG compris.

 

Les meilleurs revenus : tiercé gagnant

En termes de revenus, le tiercé gagnant est occupé par la néphrologie (bénéfice de 163.825 euros), suivie par l'anesthésie-réanimation (163.519 euros), puis l'ophtalmologie (143.314 euros).

En queue de peloton, en dernière position, l'homéopathie (35.570 euros), précédée par l'acupuncture (40.341 euros) et les remplaçants (59.048 euros).

La médecine générale se situe en milieu de peloton, avec des revenus de l'ordre de 89.597 euros. (voir graphique)

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Revenus 2020 : les gagnants et les perdants

 

Quelles sont les spécialités qui ont le plus perdu ?

En termes de montant net des recettes (chiffre d'affaire), ce sont les médecins acupuncteurs, dont les revenus étaient aussi les plus bas, qui accusent la plus grosse baisse de chiffre d'affaires, soit -15,8%. Ils sont suivis par les ophtalmologues (-10,9%), puis les oto-rhinolaryngologues (-10,9%). Seuls les biologistes (+1,3%), les néphrologues (+1,9%) et les médecins légaux (+2,8%) voient leur chiffre d’affaires progresser. Les généralistes accusent pour leur part une baisse de leur chiffre d’affaires de 3,5%. (Voir graphique).

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En termes de revenus net (bénéfice net), les données sont sensiblement différentes, même si l'on retrouve peu ou prou les mêmes spécialités gagnantes et perdantes. Parmi celles qui ont le plus perdu de revenus nets, les acupuncteurs enregistrent une baisse de 18,7%, suivis par les homéopathes (-8,3%) et les urgentistes (-8,3%).

Encore une fois, les biologistes médicaux sont ceux qui tirent leur épingle du jeu, avec une croissance de leur revenus nets de 6,3%, précédés par les endocrinologues (+6,1%) et les gynécologues médicaux (+4,1).

Les revenus nets des médecins généralistes sont eux en baisse de 1,5%. La biologie médicale, du fait de revenus en hausse, va-t-elle redevenir tendance, à l'ère du post-covid ? (voir graphique)

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Cet article a initialement été publié sur le site internet Medscape