Revalorisation : les médecins coordonnateurs généralistes restent sur leur faim
- Jacques Cofard
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales par Medscape
Le 28 avril dernier, un décret paraissait pour instituer une prime de plus de 500 euros pour les médecins coordonnateurs des Ehpad. Pourtant, les syndicats affichent leur déception.
Douche froide
Ce devait être une mesure de grande satisfaction pour les médecins coordonnateurs et c'est finalement une douche froide. Le décret du 27 avril relatif à la création d'une prime de revalorisation pour les médecins coordonnateurs n'a pas l'heur de satisfaire les principaux concernés. « Nous avons été surpris par le texte qui a été publié sans concertation. Nous nous sommes arrêtés à l'accord avec Mme Bourguignon le 18 février dernier. Elle nous avait certifiés que nous avions obtenu gain de cause. Dans un tweet le même jour, Mme Bourguignon annonçait 513 euros net et maintenant selon le décret il s'agit de 517 euros brut... »
Autre problème : nous avions un accord sur une rétroactivité au 1er septembre de l'an dernier, et dans le texte publié il est question d'une rétroactivité au 1eravril. Qui plus est, le texte publié ne concerne que les médecins coordonnateurs du public et du territorial, les médecins coordonnateurs du secteur privé lucratif ou non lucratif ne sont pas concernés et sont un peu ébahis », énumère le Dr Pascal Meyvaert, président du syndicat des médecins coordonnateurs généralistes (SMCG-CSMF). De fait, le texte publié dans le JO du 28 avril établit bien une prime de 517 euros brut, versée de manière rétroactive à compter du 1er avril. L'article 1 dudit décret s'applique aux médecins coordonnateurs des Ehpad publics tandis que l'article 2 est réservé aux médecins coordonnateurs exerçant dans les Ehpad de la fonction territoriale. Les manquements à la parole de la ministre Brigitte Bourguignon laisse les médecins coordonnateurs sans voix : « Nous ne savons pour le moment que faire, nous en discutons en intersyndicale, nous avons du mal à comprendre comment la parole du ministre peut être remise en cause. Nous attendons des explications en très haut lieu, même si la période du fait du remaniement à venir, n'est pas propice aux explications », ajoute le Dr Meyvaert.
Pour rappel, les médecins coordonnateurs avaient décidé le 1er décembre dernier, de lancer un mouvement social, en refusant notamment de vacciner les personnels des Ehpad, pour protester contre leur absence de revalorisation dans le cadre des accords dits de Ségur. Ce mouvement social faisait suite au lancement de revendications dès le 1er janvier 2021, suivi d’un premier mouvement social en juillet 2021 : les médecins coordonnateurs avaient alors décidé de boycotter leur participation aux commissions, comités et cellules des Agences régionales de santé (ARS). Le 20 décembre 2021, les syndicats à l'origine de cette fronde (SMCG-CSMF et SNGIE) annonçaient suspendre leur fronde à la suite de leur entrée en négociations avec le cabinet de la ministre déléguée chargée de l'autonomie Brigitte Bourguignon. Enfin, le 18 février dernier, la ministre Brigitte Bourguignon, dans un tweet, annonçait, comme nous l'a confirmé le Dr Meyvaert, avoir satisfait aux revendications des médecins coordonnateurs : « Nous nous y étions engagés, @JeanCASTEX a annoncé ce matin la revalorisation d’autres professionnels du grand âge : ➡️ +513€ nets/mois pour les médecins coordonnateurs. »
Négociations de branche
Il n'est pas fait mention de primes en brut dans son tweet, pas plus que de distinguo entre médecins coordonnateurs du privé et du public. Selon le Dr Meyvaert, cependant, les médecins coordonnateurs devraient être revalorisés ultérieurement, après des négociations de branches professionnelles. Quoi qu'il en soit, les médecins coordonnateurs sont désillusionnés quant aux promesses de Brigitte Bourguignon : « Nous étions très satisfaits de la réponse que l'on nous avait faites, mais le texte publié ne correspond pas à ce que l'on nous a annoncé. »
Cet article a été écrit par Jacques Cofard et initialement publié sur Medscape France.
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