Retour au sport après révision ligamentaire : ce n’est pas gagné d’avance !

  • Nathalie BARRÈS
  • Résumé d’article
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À retenir

  • Une étude monocentrique montre que seul un faible pourcentage de patients subissant une révision simple ou multiple après reconstruction du ligament antérieur croisé se remet au sport avec un niveau de performance semblable à celui qu’ils avaient avant l’atteinte ligamentaire.
  • Ceux n’ayant subi qu’une révision simple sont plus nombreux à revenir au sport et au niveau de performance antérieur.

Pourquoi est-ce important ?

Les révisions ligamentaires ont pour objectif d’obtenir une amélioration de l’état fonctionnel. Les causes de ces révisions peuvent être multiples : diagnostic préopératoire mal mené, complications techniques durant l’opération, rééducation post-opératoire inadaptée, nouvelle rupture du greffon liée à un traumatisme, .... Les données de la littérature sur le sujet sont éparses d’où l’intérêt de cette étude.

Méthodologie

Cette étude de cohorte monocentrique a été menée chez des patients ayant subi une révision de la reconstruction du ligament croisé antérieur à partir de 2012 à la clinique du sport à Paris.

Cette étude comprenait 2 groupes : un groupe ayant subi une seule révision chirurgicale et une autre ayant subi plusieurs révisions chirurgicales. Le critère principal d’évaluation était le retour au sport sur un suivi de 2 ans.

Principaux résultats

Au total, 322 patients ont été inclus : 302 dans le groupe révision simple et 20 dans le groupe révision multiple. Les deux groupes étaient semblables concernant l’âge moyen 33-34 ans, le ratio hommes/femmes et l’indice de masse corporelle (entre 24,47 et 24,51 kg/m2).

À 2 ans, 19,4% des patients ayant subi une seule révision avaient arrêté toute pratique sportive, contre 50% dans l’autre groupe. Des lésions méniscales ont été identifiées chez 55% des sujets ayant subi une seule révision et 35% de ceux en ayant subi plusieurs (sans différence significative d’occurrence).

Pour autant les facteurs de retour ou de non-retour au sport après révision multiple n’ont pas été établis.

Au global, 17% et 14,3% des sujets issus des groupes révision unique et révision multiple ont recommencé à pratiquer un sport avec un niveau de performance équivalent à celui qu’ils avaient avant l’atteinte ligamentaire, respectivement. Et 45,6% et 14,3% des sujets de chacun de ces deux groupes respectifs sont revenus au sport mais à un niveau inférieur à celui qu’ils avaient avant toute atteinte ligamentaire.

À 2 ans, le score de fonctionnalité du groupe ayant subi une seule révision était significativement supérieur à celui du groupe en ayant subi plusieurs : lnternational Knee Documentation Committee (IKDC) 77,7 versus 64, 79, p<0,001, Knee injury and Osteoarthritis Outcome Score (KOOS) 72, 66 versus 52,5, p<0,001, Lysholm 84,05 versus 72,5, p<0,001 et le score de préparation psychologique de reprise du sport (ACL-RSI) 52,34 versus 46,43, p=0,0036).

Principales limitations

Faible nombre de patients ayant subi une révision multiple, différentes techniques de reconstruction  utilisées et étude monocentrique.