Retarder la poussée de quelques heures peut-il être bénéfique à l’accouchement ?
- Résumé d’article
À retenir
- Selon une récente étude, un délai de 2 à 3 heures entre le diagnostic de dilatation cervicale et la poussée réduirait le recours à une intervention médicale (instrumentale ou césarienne) durant la phase de poussée de l’accouchement chez les femmes nullipares à faible risque.
- En effet, une femme sur 3 pourrait nécessiter plus de trois heures entre la dilatation complète et la délivrance spontanée.
- Ce délai n’augmenterait pas la morbidité maternelle ou néonatale.
Pourquoi est-ce important ?
Les pratiques concernant l’accouchement varient à travers le monde, et le délai avant l’effort de poussée reste fortement controversé.
Méthodologie
Cette étude a comparé l’impact sur le mode d’accouchement et les paramètres périnataux de deux stratégies de prise en charge passive de l’accouchement : soit une poussée retardée de 3 heures (maternité A) ou de 2 heures (maternité B) après le diagnostic de dilatation cervicale complète. Cette étude a été menée dans deux maternités parisiennes à partir de mères nullipares arrivées au terme d’une grossesse (≥37 semaines) d’un fœtus unique en position céphalique et sous péridurale. Toutes avaient reçu le diagnostic de dilatation cervicale complète.
Principaux résultats
Au total, 614 femmes ont été incluses, 305 dans une maternité A et 309 dans une maternité B. Les caractéristiques des femmes étaient comparables entre les deux maternités. La seule différence significative entre les femmes de la maternité A (appliquant le protocole de 3 heures) et la maternité B (appliquant le protocole de 2 heures) concernait le mode opératoire du travail.
En analyses multivariées, après ajustement sur l’âge maternel, l’indice de masse corporelle (IMC), l’âge gestationnel à l’accouchement, le risque d’accouchement instrumental, l’utilisation de l’ocytocine durant le travail, le recours à une assistance médicale (utilisation d’instruments ou pratique d’une césarienne) était significativement plus faible pour les femmes ayant accouché dans la maternité A par rapport à celles ayant accouché dans la maternité B : 18,4% versus 26,9%, soit un odds ratio ajusté (ORa) de 0,64 [0,43-0,96]. La durée de la première phase d’accouchement et la durée de la poussée ne différaient pas entre les 2 groupes. Les résultats périnataux étaient comparables entre les deux groupes notamment en termes de taux d’hémorragie en post-partum (7,4 vs 7,8%, ORa 1,19 [0,65-2,19]). Ainsi, l’augmentation du délai entre la dilatation complète et la poussée à 3 heures diminuerait le risque d’intervention médicale chez les femmes nullipares à faible risque.
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