Résistance psychologique à l’insulinothérapie chez les DT2 : regards croisés entre patients et médecins…

  • Cosson E & al.
  • Patient Prefer Adherence

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

La transition vers l’insulinothérapie reste une étape difficile à franchir pour les patients diabétiques de type 2 mais également pour les professionnels de santé. Une enquête menée en France et ayant d’une part interrogé des patients diabétiques de type 2 naïfs ou non de traitement par insuline et, d’autre part, des médecins livre la perception des uns et des autres sur l’initiation de l’insulinothérapie.

Quelle est la perception des patients ?

  • Au total, 68% des individus sous thérapie orale et naïfs de traitement par insuline et 22% des sujets traités par insuline depuis 2-24 mois avaient le sentiment que l’insulinothérapie signait la progression de leur maladie. 
  • La perception que l’insuline est un traitement plus contraignant concernait respectivement 60 et 36% des patients de ces deux groupes. Et l’efficacité de l’insulinothérapie était perçue par 21 et 49% respectivement des individus.
  • Interrogés sur leurs craintes vis-à-vis du passage à l’insuline, 44% de l'ensemble des patients exprimaient la crainte des complications liées au diabète, 42% la crainte des complications liées à l’insuline (prise de poids, hypoglycémie), 36% un traitement au long cours, 25% un sentiment d’échec des traitements antérieurs ou des efforts effectués, 21% la crainte de l’injection et 17% la peur de l’aggravation de la maladie.
  • Les deux tiers des adultes sous insulinothérapie ont rapporté que le passage à l’insuline s’était finalement révélé moins difficile que ce qu’ils s’étaient imaginés. En revanche cette enquête n’a pas permis de déterminer les raisons de l’appréhension des patients vis-à-vis de cette transition.

Quelle est la perception des médecins ?

  • Du côté du corps médical, 55% des diabétologues/endrocrinologues et 52% des médecins généralistes ont déclaré que pour eux l’insulinothérapie était gage d’un meilleur contrôle glycérique et de moins de complications.
  • Concernant les principales craintes des patients associées à l’initiation d’une insulinothérapie, les médecins répondaient que 80% des patients avaient peur de l’injection, 50% appréhendaient le traitement au long cours et 50% craignaient les complications (amputations, cécité). 

Quand les patients entendent-ils leur médecin parlé d’insuline pour la première fois ?

Au total, 26% des patients se souviennent que leur médecin a évoqué l’insulinothérapie pour la première fois lorsqu’il a suggéré de l’initier, pour 13% c’était au moment du diagnostic et pour 16% au moment d’une intensification du traitement oral. De leur côté, 76% des médecins ont déclaré en parler la première fois lors de l’intensification du traitement par voie orale et 39% lorsqu’ils prescrivaient un traitement injectable autre que l’insuline.

Méthodologie

Des adultes diabétiques de type 2 recevant un traitement anti-hyperglycémiant seul ou par insuline basale depuis au moins deux mois mais pas plus de 10 ans et 11 mois ont été inclus. Les sujets traités par insuline rapide ou mixte étaient exclus. Les participants devaient répondre à un questionnaire (39 questions) ayant pour objectif de mieux comprendre la perception et les craintes des patients concernant l’insulinothérapie. Pour la plupart des questions, une réponse oui/non était attendue, des réponses multiples étaient possibles pour d’autres, et pour les questions en lien avec les perceptions, les individus devaient répondre selon une échelle de Likert (1 : le moins possible à 10 : le plus probable). Parallèlement, des médecins ont été interrogés par téléphone sur ces mêmes critères (11 questions). Au total 590 adultes diabétiques de types 2 ont répondu au questionnaire (dont les deux tiers, n=388 traités par insuline, 20% avaient <50 ans, 26% entre 50-59 ans et 54% ≥60 ans et 63,2% étaient des hommes). Sur les 4.905 médecins contactés, 130 ont été interviewés (à part égale des diabétologues/endocrinologues et des médecins généralistes).

Principales limitations

Les questionnaires n’ont pas été formellement validés.

Financement

Cette étude a été initiée par les laboratoires Lilly France.