Repérer les plaques d’athérome instables au niveau des coronaires par spectroscopie infrarouge

  • Waksman R & al.
  • Lancet

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir 

La spectroscopie infrarouge permet de détecter in vivoles plaques coronaires riches en lipides, plus communément qualifiées de plaques « vulnérables » à risque élevé de rupture et donc d’événement cardiovasculaire subséquent. Au total, 9% des patients ayant un syndrome coronarien stable ou aigu subissant une coronarographie et au besoin une angioplastie percutanée, puis traités médicalement selon les recommandations, font dans les 24 mois un événement cardiovasculaire majeur n’impliquant pas l’artère initialement coupable du syndrome coronarien. Il est donc essentiel de pouvoir repérer les autres plaques d’athérome à risque. Si les techniques utilisées en routine ne le permettent pas, la spectroscopie infrarouge elle, offrirait une puissance diagnostique et pronostique sans risque pour le patient. Cette technique innovante pourrait être associée à l’échographie endovasculaire dans l’avenir. 

Protocole de l’étude

LRP (lipid-rich plaques) est une étude prospective de cohorte menée au sein de 44 centres médicaux internationaux. Au total, 1.563 patients chez qui une maladie coronarienne était suspectée et devant subir une coronarographie et une angioplastie percutanée si besoin ont été inclus dans l’étude. La valeur pronostique des résultats d’imagerie sur la survenue d’un événement cardiovasculaire majeur n’impliquant pas l’artère « coupable » a été validée au niveau du patient et des plaques athéromateuses. Les mesures ont consisté à évaluer l’association entre la vulnérabilité de la plaque (mesurée par la charge lipidique de celle-ci et son étendue grâce au Lipid Core Burden Index - maxLCBI4mm) et la survenue d’un événement cardiovasculaire majeur n’impliquant pas l’artère « coupable ». Les patients ont été randomisés en fonction de la largeur des plaques d’athérome (≥250 maxLCBI4mm « grandes plaques athéromateuses » ou <250 maxLCBI4mm, « petites plaques athéromateuses »).

Principaux résultats

L’index maxLCBI4mma réellement pu être réalisé chez 1.271 patients (âge moyen 64 ans, 69% d’hommes). Les patients ont été suivis durant 24 mois. Les analyses montrent que l’incidence de la survenue d’un événement cardiovasculaire n’impliquant pas l’artère atteinte était de 9%. Les hypothèses de la valeur pronostique des résultats d’imagerie sur l’incidence d’événement cardiovasculaire ont été validées à différents niveaux :

  • À l’échelon des patients et après ajustement, avec une augmentation significative de 18% du risque d’événement cardiovasculaire majeur n’impliquant pas l’artère « coupable » pour chaque augmentation de 100 unités de l’index maxLCBI4mm. Ce même risque était augmenté de 89% chez les patients ayant un index maxLCBI4mm supérieur à 400.
  • À l’échelon de la plaque, avec une augmentation significative de 45% du risque d’événement cardiovasculaire majeur n’impliquant pas l’artère « coupable » pour chaque augmentation de 100 unités de l’index maxLCBI4mm.
  • Et enfin, au niveau des segments, avec une multiplication par 3,39 du risque  d’événement cardiovasculaire majeur n’impliquant pas l’artère « coupable », pour un index maxLCBI4mmsupérieur à 400.

Financements

Étude financée par Infraredx.