Repenser la place des antidépresseurs dans les douleurs lombaires et d’arthrose
- Ferreira GE & al.
- BMJ
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
Messages principaux
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La majeure partie des recommandations internationales préconisent la prescription d’antidépresseurs pour le soulagement des douleurs chroniques lombaires. Certaines suggèrent l’intérêt de ces traitements dans les douleurs arthrosiques.
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Une méta-analyse parue dans le British Medical Journal vient cependant modérer l’intérêt de ces prescriptions. Du fait d’un niveau de preuve souvent faible des études dédiées, et de l’augmentation régulière de la prescription de ces traitements, les auteurs appellent de leur vœu la conduite rapide d’études cliniques randomisées dédiées, de bonne qualité, et non sponsorisées par l’industrie.
Différentes recommandations internationales préconisent les antidépresseurs dans le soulagement des douleurs chroniques lombaires et des douleurs liées à l’arthrose. Pourtant, l’évidence clinique semble limitée. Une équipe australienne a décidé de conduire une revue systématique et une méta-analyse sur le sujet à partir des données publiées jusqu’en mai 2020. Elle a ainsi identifié 33 études cliniques randomisées dédiées à la comparaison d’un antidépresseur à un placebo, qui avaient inclus un total de 5.318 patients. Au total, 19 étaient consacrées aux lombalgies, 6 aux sciatiques et 8 à l’arthrose. Les analyses étaient menées par classe thérapeutique et durée d’utilisation (moins de 2 semaines, 3 à 13 semaines, 3 à 12 mois)
Principaux résultats
Concernant la lombalgie, les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine-noradrénaline (IRSN) apportent une réduction de la douleur et une amélioration des scores de fonctionnalité supérieures à celles sous placebo (études de moins de 3 mois), mais inférieures à celles prédéfinies par les auteurs comme étant cliniquement significatives. Le niveau de preuve étant par ailleurs faible à très faible. Les autres classes thérapeutiques ne semblaient pas efficaces et ce, quelle que soit la durée de prescription choisie.
Dans la sciatique, les IRSN semblaient mieux soulager les patients que le placebo dans les études à court terme, mais pas dans les études ayant évalué le traitement durant 3 à 13 semaines. Sur cette période, seuls les antidépresseurs tricycliques apportaient un bénéfice supérieur à celui du placebo. Sur l’ensemble des données, le niveau de preuve était faible à très faible et le risque de biais élevé.
Enfin, concernant l’arthrose, les 8 études disponibles montrent un bénéfice des ISRN sur les plus courtes périodes d’évaluation (niveau de preuve modéré) et sur des durées de 3 à 13 semaines (niveau de preuve faible). Cependant, le bénéfice semble inférieur au seuil cliniquement significatif.
Parallèlement, la méta-analyse montre un risque relatif important d’évènements secondaires liés aux antidépresseurs (RR 1,23 [1,16-1,30], niveau de preuve faible).
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