Renouveler le conseil en antibiothérapie pour les plus vulnérables

  • Caroline Guignot
  • Actualités Médicales
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Messages principaux

  • Parmi les patients hospitalisés ayant bénéficié d’un conseil en antibiothérapie de la part de l’équipe d’infectiologie, les plus sévèrement atteints apparaissent les plus vulnérables et les plus à risque d’évolution défavorable.
  • Une surveillance et une réévaluation des conseils apportés seraient nécessaires pour ces patients, même si la façon d’absorber le surplus d’activité correspondant reste difficile à définir.

 

Le conseil en antibiothérapie est l’une des activités que les services d’infectiologie déploient régulièrement au sein des établissements de santé. Mais la façon dont le contexte clinique influence le pronostic des patients pour lesquels ils ont été sollicités a été peu étudiée. Elle permettrait pourtant de déterminer les réussites et axes d’amélioration de telles démarches. Aussi, une équipe issue des hôpitaux universitaires de Strasbourg a mené une analyse rétrospective à partir des données informatisées relatives aux patients hospitalisés en service de médecine ou de chirurgie.

Leur analyse a été conduite à partir du dossier de 240 patients hospitalisés, 48,8% et 42,2% d’entre eux présentant respectivement une infection d’origine communautaire ou nosocomiale. Parmi les 136 cas documentés, 35 étaient liés à une bactérie multirésistante. De plus, le conseil sollicité était relatif à des difficultés thérapeutiques dans 75,4% des cas.

Des patients fragiles à antécédents d'infection bactérienne multirésistante

Le suivi à 14 jours a permis d’observer que 50 d’entre eux, soit 20,8%, présentaient une évolution défavorable (sepsis persistant 3 jours après le conseil, admission aux soins intensifs ou décès intrahospitalier) : les conseils qui avaient été apportés à ces patients avaient globalement moins souvent été suivis que chez ceux ayant eu une évolution favorable (76% vs 93,2%). Les comorbidités (score de Charlson), les antécédents de colonisation ou d’infection par une bactérie multirésistante au cours des 3 derniers mois et la détérioration clinique du patient dans les 3 jours suivant le conseil constituaient des facteurs de risque d’évolution défavorable dans l’ordre croissant d’importance. Le suivi des conseils apportés constituait à l’inverse un facteur protecteur.

Il apparaît donc que pour les patients les plus vulnérables, le conseil en antibiothérapie pourrait plus opportunément être envisagé comme une activité à renouveler dans les 72 heures en cas de situation clinique n’évoluant pas ou évoluant défavorablement. La question de la faisabilité en termes de plan de charge de l’activité reste posée.