Renforts COVID-19 : les étudiants ne veulent plus s’engager au détriment de leur formation ou de leur santé

  • Aude Lecrubier
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  • Nathalie Barrès
  • Actualités Médicales par Medscape
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France -- Fin octobre, les associations représentatives des internes (Insi et Isnar-IMG), étudiants infirmiers (Fnesi), biologistes médicaux (FNSIP BM), sages-femmes (Anesf), pharmaciens (ANEPF), dentistes (UNECD), masseurs-kinésithérapeutes (FNEK) ont signé un communiqué commun pour demander des conditions de formation, de pratique, des contrats de travail et des rémunérations à la hauteur de la mobilisation qui sera exigée d'eux pour faire face au COVID-19 [1].

Les étudiants rappellent qu’après la mobilisation des étudiants lors de la première vague de maladie COVID-19 au printemps 2020, 65,3% des étudiants en santé ont été mobilisés, mais que plus de 50% d’entre eux ont été éprouvés et présentés un score significatif sur l’échelle de détresse psychologique.

Cette détresse est attribuée à la « préoccupation liée à la validation de leur formation, la fatigue majeure générée par l’intégration d’un service déjà en tension, le manque de protections, la peur de prodiguer de mauvais soins aux patients par manque de formation et d’encadrement. Le dérèglement de leur apprentissage et leur mobilisation massive a exacerbé la crainte des étudiants en santé de devenir de moins bons praticiens ».

En ce qui concerne leur formation, ils soulignent notamment « qu’un seul et même lieu de stage pour l’année universitaire 2020-2021 n’est pas envisageable pour une acquisition complète des compétences ».

Ils demandent une continuité pédagogique assurée et « un encadrement sur des actes et missions spécifiques en stage de façon systématique par l’ensemble des acteurs ».

Aussi, en termes de protection et de prévention, ils souhaitent une mise à disposition facilitée des équipements de protection individuelle pour tous les étudiants. Mais aussi, un suivi des étudiants tant sur le plan physique que psychologique au sein des cellules de crise COVID.

Enfin, les étudiants en santé réclament : « une application du vade-mecum et de la législation sur les conditions de travail – temps de travail, rémunération. Lorsque l’étudiant est amené à occuper des fonctions différentes de sa formation initiale, il devra y être formé et encadré et sa rémunération sera calquée sur sa nouvelle fonction ».

En cas d’impossibilité d’échanges constructifs au local, ils souhaitent la mise en place de leviers de recours passant par des extractions de stage des étudiants, voire des sanctions des lieux de stage en cas de non-respect constaté des textes.

« Les étudiants en santé l’ont déjà démontré : ils répondront présents pour soutenir les patients et le système de santé. Cette fois, ils ne le feront ni au détriment de leur formation, ni de leur santé ! », préviennent-ils.

Cet article a initialement été publié sur le site Medscape