Certaines études ont montré une augmentation de la maladie cœliaque aux Etats-Unis mais celles-ci sont basées sur des cohortes limitées et non représentatives de la population nationale. Une équipe américaine a tenté de clarifier cette problématique à travers l’analyse d’une large population d’individus.
Méthodologie
- Analyse de données issues du National Health And Nutrition Examination Surveys (NHANESs) 2009-2014, incluant 22.278 personnes âgées de 6 ans et plus ayant eu des tests sérologiques pour diagnostic de la maladie cœliaque.
- Définition retenue pour le diagnostic de la maladie cœliaque : une double positivité aux tests sérologiques de recherche des anticorps anti-transglutaminase de classe IgA et anti-endomysium de classe IgA ou un diagnostic réalisé par un professionnel de santé couplé à une diète sans gluten.
- Les tendances en termes de prévalence de la maladie cœliaque et de l’adhésion à un régime sans gluten ont été estimées par âge, sexe et race.
Résultats
- Au global, 106 personnes (0,69% [IC95% : 0,53-0,84%] ont été identifiés comme ayant un diagnostic de maladie cœliaque et 213 personnes (1,08% [IC95% : 0,80%-1,35%] comme adhérant à un régime sans gluten sans présenter de maladie cœliaque. Ce qui correspond à environ 1,76 millions et 2,7 millions de la population des Etats-Unis.
- Entre 2009 et 2014, la prévalence de la maladie cœliaque est restée stable dans le temps (0,70% en 2009-2010, 0,77% en 2011-2012 et 0,58% en 2013-2014) et au sein des différents sous-groupes évalués, hormis une diminution de la prévalence chez les hommes.
- En revanche, l’adhésion à un régime sans gluten dans la population sans maladie cœliaque, a augmentée significativement (0,52% en 2009-2010, 0,99% en 2011-2012 et 1,69% en 2013-2014). Cette tendance est retrouvée au sein de tous les sous-groupes évalués, hormis les populations non caucasiennes pour lesquelles elle est restée stable.
Limitations
Les faibles nombres d’individus identifiés comme ayant un diagnostic de maladie cœliaque et celui des individus suivant un régime sans gluten en l’absence de diagnostic, limitent la portée des résultats obtenus.
À retenir
Selon les auteurs, la perception par le grand public d’une alimentation sans gluten « plus saine et pouvant apporter des bénéfices sur des symptômes gastro-intestinaux non-spécifiques », pourrait contribuer à la popularité de ce type de régime, sans pour autant que la prévalence de la maladie cœliaque n’ait augmenté. La consommation accrue de produits sans gluten serait également favorisée, par leur plus large disponibilité. Enfin, un nombre croissant d’individus poseraient un auto-diagnostic de sensibilité au gluten, sans avoir les caractéristiques physiques ou sérologiques typiques de la maladie cœliaque, mais en ayant amélioré leur santé gastro-intestinale en écartant les aliments contenant du gluten.
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