Recommandations françaises de prise en charge de la ménopause (partie 1/4)
- Trémollieres FA & al.
- Maturitas
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
La publication des recommandations françaises de prise en charge de la ménopause dans la revue internationale Maturitas constitue une opportunité de revenir sur celles-ci.
Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) a établi de nouvelles recommandations de prise en charge des femmes ménopausées en apportant des préconisations d’hygiène de vie et de traitement des symptômes vasomoteurs, génito-urinaires ou de prévention de l’ostéoporose.
Les points essentiels à retenir sont les suivants :
Généralités :
- « L’âge moyen de la ménopause en France reste fixé à 51 ans. La ménopause anticipée survient entre 40 et 45 ans et doit être distinguée de l’insuffisance ovarienne prématurée (IOP) qui survient avant 40 ans (ces recommandations ne concernent pas cette situation). La ménopause est dite tardive lorsqu’elle survient après 55 ans.
- Les signes cliniques (bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, sécheresse vaginale, etc) sont inconstants.
- Le diagnostic est clinique, basé sur une période d’aménorrhée consécutive de 12 mois sans causes évidentes après l’âge de 45 ans. Le test au progestatif n’est pas recommandé pour établir le diagnostic (avis d’expert).
- Les dosages hormonaux ou l’échographie pelvienne n’ont pas fait la preuve de leur intérêt pour le diagnostic de ménopause sous contraception hormonale. Ces examens ne sont pas recommandés en pratique courante pour décider de l’arrêt de la contraception hormonale (grade C). »
Chez les femmes traitées pour cancer (hors cancer du sein)
- « Le critère clinique de 12 mois d’aménorrhée ne peut pas être utilisé pour le diagnostic de ménopause chez les femmes qui ont reçu un traitement gonadotoxique dans le cadre d’un cancer (opinion d’expert). Aucun examen complémentaire ne peut être recommandé pour conclure à un diagnostic de ménopause après chimiothérapie gonadotoxique (avis d’expert). »
Chez les femmes atteintes de cancer du sein
- « Si, au diagnostic d’un cancer du sein, le statut ménopausique n’est pas connu du fait d’une contraception hormonale, il est préférable de considérer par défaut la patiente comme non ménopausée (avis d’expert).
- Chez les femmes traitées par agonistes de la GnRH (gonadotrophin releasing hormone) ou tamoxifène, aucun examen complémentaire (dosages hormonaux, échographie) ne peut être recommandé pour faire un diagnostic de ménopause (avis d’expert). »
Évaluation du risque cardiovasculaire
- « Lors d’une consultation de ménopause, il est recommandé d’évaluer de manière individuelle le risque cardiovasculaire (grade A). »
Comment évaluer le risque d’ostéoporose ?
- « Chez la femme ménopausée, la recherche des facteurs de risque cliniques de fracture est recommandée (grade A).
- La mesure de la densité minérale osseuse (DMO) par absorptiométrie biphotonique à rayons X (DXA) est recommandée pour l’évaluation du risque d’ostéoporose chez les femmes ménopausées ayant un ou plusieurs facteurs de risque (grade A).
- Elle peut être également proposée au cas par cas, lorsque la connaissance du niveau individuel de DMO est susceptible de conditionner la prise en charge des femmes à la ménopause, notamment la balance bénéfice-risque d’un traitement hormonal de la ménopause (avis d’expert). »
Quels conseils nutritionnels pour la femme ménopausée ?
- « Chez les femmes ménopausées en surpoids, il est conseillé une diminution modérée de l’apport énergétique associée à un apport protidique suffisant pour réduire la masse grasse et tenter de s’opposer à la perte de masse maigre, et d’y associer une activité physique (grade C).
- Chez les femmes ménopausées, il est proposé d’avoir des apports suffisants diversifiés en protéines, un apport suffisant en calcium, en privilégiant le calcium alimentaire (les produits laitiers) et un apport suffisant en vitamine D qui est fourni à 80% par la synthèse cutanée de vitamine D sous l’effet des ultraviolets (grade C).
- Après la ménopause, une activité physique régulière faible à modérée tout comme la lutte contre la sédentarité est recommandée pour diminuer la mortalité et le risque cardiovasculaire (grade A).
- Après la ménopause et en cas de risque d’ostéoporose, il est recommandé de lutter contre la sédentarité et d’avoir une activité physique associant exercices en charge avec impact et renforcement musculaire pour diminuer le risque de fracture (grade B). »
Pour compléter découvrez les recommandations du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) pour la prise en charge les symptômes spécifiques liés à la ménopause, ainsi que les bénéfices-risques d’un traitement hormonal de la ménopause et les précautions à prendre lors de l'instauration de ce dernier.
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