Recommandations européennes dans l’hypertension pulmonaire

  • Humbert M & al.
  • Eur Respir J

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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Les sociétés européennes de cardiologie et de pneumologie se sont réunies pour réactualiser leurs recommandations dont la précédente version datait de 2015.

Désormais, l'hypertension pulmonaire (HTP) est définie par une pression artérielle pulmonaire moyenne (PAPm) >20 mmHg au repos, évaluée par cathétérisme cardiaque droit (CCD), alors que le seuil était préalablement fixé à ≥25 mmHg. Elle intègre aussi des valeurs de résistance vasculaire pulmonaire (>2 UW) et de pression artérielle capillaire d’occlusion (≤15 mmHg). Cependant, les recommandations soulignent que l'efficacité du traitement chez des patients ayant des valeurs à la limite de la normale (PAPm 21-24 mmHg et/ou RVP 2-3 WU) reste mal décrite.

Les recommandations préconisent trois étapes avant confirmation diagnostique : suspicion d’HTP par un praticien de premier recours, orientation vers un centre de référence de l’HTP ou une échocardiographie puis, si pertinent, confirmation par cathétérisme droit. En amont, un dépistage peut être proposé aux sujets à risque d’HTP (patients atteints de sclérodermie, hypertension portale, infection VIH…).

Dans le cadre de l’évaluation du risque associé à l’HTP, les paramètres obtenus par IRM et par échocardiographie ont été affinés pour améliorer la pertinence de la stratification du risque et, en conséquence, celle du traitement.

Concernant la prise en charge des patients, les recommandations 2022 ont été affinées et développent individuellement les principes spécifiques aux différents sous-groupes de patients : répondeurs ou non-répondeurs au test de vasodilatation, avec ou sans comorbidités cardiopulmonaires, femmes en âge de procréer, patients VIH, patients atteints d’hypertension portale… Elles répondent aussi aux enjeux propres à la prise en charge de l’HTP pédiatrique. Si les données relatives à l'utilisation des médicaments de l'HTP sont limitées parmi le sous-groupe des HTP associées aux maladies respiratoires ou à l'hypoxie, le texte rappelle l’existence d’un essai insuffisant mais encourageant relatif à l’utilisation du sildénafil.

Enfin, alors que les recommandations 2015 incitaient les patients à être actifs dans la limite de leurs symptômes, les études cliniques disponibles depuis permettent de statuer que les patients doivent être dans un état clinique stable sous traitement optimisé et efficace avant de se lancer dans un programme de réadaptation supervisé.