Rechercher les facteurs de risque cardiovasculaire en cas de fibrose hépatique
- Long MT & al.
- Hepatology
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Une étude de grande envergure réalisée à partir de sujets américains n’étant pas particulièrement sélectionnés par rapport à une atteinte hépatique, montre que :
- La fibrose hépatique est associée à plusieurs facteurs de risque cardiovasculaire notamment, l’obésité, le syndrome métabolique, le diabète, l’hypertension, des taux de cholestérol-HDL bas et ce même après ajustement.
- Elle concernerait environ 9% des adultes d’un échantillon représentatif de la population américaine.
Ces résultats confortent l’intérêt du suivi des mesures hygiéno-diététiques et incitent à évaluer le risque cardiométabolique chez les patients atteints de fibrose hépatique.
Pourquoi ces données sont-elles intéressantes ?
La prévalence de la stéatose hépatique non alcoolique (SHNA) sera bientôt la pathologie chronique hépatique la plus fréquente à travers le monde. Les maladies cardiovasculaires restent la principale cause de morbi-mortalité des sujets souffrant de SHNA.
La rigidité hépatique évaluée par élastographie impulsionnelle à vibration contrôlée (VCTE pour Vibration Controlled Transient Elastography), corrélée à la fibrose hépatique permet de prédire la mortalité hépatique et globale (toutes causes confondues). Bien que le taux de graisse hépatique soit associé aux facteurs de risque cardiovasculaire, l’association entre la fibrose hépatique et les facteurs de risque cardiovasculaire est moins bien établie.
Méthodologie
Les chercheurs ont utilisé la VCTE pour évaluer la stéatose via le paramètre d’atténuation contrôlé (CAP) et la mesure de la rigidité hépatique (LSM pour Liver Stiffness measurement). Au global 3.276 individus inclus dans la cohorte Framingham Heart Study – troisième génération - et la cohorte OMNI 2 de sujets ayant participé à une étude ancillaire évaluant la présence de graisse hépatique et de fibrose entre 2016-2019, ont été évalués lors d’une visite classique de suivi. Un CAP ≥290 dB/m caractérisait une stéatose hépatique et un LSM ≥8,2 kPa une fibrose hépatique.
Résultats
Sur l’ensemble des sujets inclus, 53,9% étaient des femmes, l’âge moyen était de 54,3 ans, l’IMC moyen était de 28,3 kg/m2 et 32,3% de la population était obèse. Au global, 28,8% des sujets suivis avaient une stéatose hépatique (23,7% sans fibrose avancée), 8,8% une fibrose hépatique et 1,6% une cirrhose. Parmi les sujets obèses et diabétiques, ils étaient respectivement 15,7% et 27,5% à avoir une fibrose hépatique.
Après ajustement sur le sexe, l’âge, le statut tabagique, la consommation hebdomadaire d’alcool, l’indice d’activité physique, les taux d’aminotransférases et le CAP, la fibrose hépatique est restée associée à plusieurs facteurs de risque cardiovasculaire, notamment l’obésité (odds ratio (OR) 1,82), le syndrome métabolique (OR 1,49), le diabète (OR 2,67), l’hypertension (OR 1,52), les faible taux de cholestérol HDL (OR 1,47). Ces données suggèrent donc qu’il existe bien une association entre fibrose hépatique et maladies cardiovasculaires en dehors de l’association avec la stéatose.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé