Résistance aux antimicrobiens : l’Union européenne renforce ses actions !

  • Fanny Le Brun
  • Actualités Médicales
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

Le Conseil de l’Union européenne (UE) a émis des recommandations pour que les États membres renforcent leurs actions visant à lutter contre la résistance aux antimicrobiens (RAM), qui serait directement responsable de 35.000 décès par an dans l’UE [1].

« Une seule santé »

Ces recommandations s’inscrivent dans une stratégie globale « Une seule santé » qui reflète l’interdépendance de la santé humaine, de la santé animale et de l’environnement. Par exemple, les États membres de l’UE se sont fixés pour objectif de réduire de 50%, d’ici à 2030, les ventes totales d’antimicrobiens destinés aux animaux d’élevage et à l’aquaculture, dans le cadre d’une stratégie « De la ferme à la table » et d’un plan « Zéro pollution ». Par ailleurs, de plus en plus de données montrent que l’environnement naturel peut être un moteur majeur de la résistance aux antimicrobiens.

Trois objectifs clés

Concernant la santé humaine, les États membres se sont fixés 3 objectifs clés d’ici 2030 :

  • Réduire de 20% la consommation totale d’antibiotiques dans l’UE ;

  • Faire en sorte qu’au moins 65% de cette consommation concerne les antibiotiques les moins susceptibles d’induire une résistance ;

  • Diminuer l’incidence totale des infections sanguines à Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) de 15%, Escherichia coli résistant aux céphalosporines de troisième génération de 10% et Klebsiella pneumoniae résistant aux carbapénèmes de 5%.

Rôle des pharmaciens

L’Ordre national des pharmaciens [2] rappelle que ces professionnels de santé jouent un rôle dans la prévention du risque infectieux et le bon usage des antibiotiques, notamment :

  • Les pharmaciens d’officine par les conseils qu’ils prodiguent lors de la délivrance des antibiotiques, y compris ceux à usage vétérinaire (respect de la posologie, durée de traitement…), par la réalisation des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) et par la collecte des médicaments non utilisés ;

  • Les pharmaciens de pharmacie à usage interne (PUI), par leur implication au sein des établissements de soins dans la gestion du risque infectieux, la mise en œuvre de la politique d’antibiothérapie et le suivi des données de consommation d’antibiotiques ;

  • Les pharmaciens biologistes médicaux, par des techniques toujours plus précises et rapides, permettant d’identifier et de caractériser les germes et ainsi orienter les choix thérapeutiques (ex : antibiogrammes ciblés), et par la remontée des données épidémiologiques sur la résistance bactérienne.