Quoi de neuf du côté du risque de cancer du sein lié à la pollution atmosphérique ?

  • Nathalie Barrès
  • Actualités Médicales
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À retenir

Seulement 5 à 10% des cancers du sein auraient une origine génétique. Parmi les autres facteurs favorisants, l’exposition à certains polluants atmosphériques a fait l’objet de nombreuses études aux résultats cependant contradictoires. Une nouvelle méta-analyse intégrant de récentes données sur le sujet vient d’être publiée. Celle-ci montre que chaque année, près de 1.700 cancers du sein seraient directement attribuables à la pollution atmosphérique en France et plus particulièrement à l’exposition au NO2 qui est un marqueur du trafic routier.

Méthodologie

Cette méta-analyse a été réalisée en tenant compte des études les plus récentes et des biais de publication. Les associations entre l’exposition ambiante à long terme aux PM2,5, PM10, au dioxyde d’azote (NO2) et le risque de cancer du sein ont été évaluées en tenant compte du statut ménopausique et de la présence de récepteurs hormonaux. Un modèle spécifique a été utilisé pour estimer l’exposition à la pollution atmosphérique en France en fonction de la zone géographique et estimer le nombre de cas de cancer imputables à la pollution atmosphérique sur le territoire national.

Principaux résultats

Au global, sur les 203 articles identifiés, 13 études ont été retenues pour la méta-analyse. Après correction des biais de publication, les analyses ont mis en évidence une augmentation du risque de cancer du sein par exposition aux PM2,5, PM10 et NO2, hazard ratio respectif de 1,006 [0,941-1,076], 1,047 [0,984-1,113] et 1,023 [1,005-1,041]. 

Si les analyses confirment une corrélation entre exposition chronique aux polluants atmosphériques et augmentation du cancer du sein, la relation serait plus forte avec le NO2, et plus  marquée chez les femmes avant qu’après la ménopause, ainsi que chez les femmes atteintes d’un cancer hormono-dépendant (ER+/PR+ versus ER-/PR-). 

Les chercheurs ont estimé que chaque année, 1.677 nouveaux cas de cancer du sein seraient attribuables au NO2 en France, soit environ 3% des nouveaux cas survenant annuellement.

L’incidence du cancer du sein augmenterait de 2,3% pour toute augmentation de l’exposition au NO2 de 10 microgramme/m3.