Quid du sur-risque potentiel d’encéphalopathie avec l’ifosfamide en solution ?
- Fanny Le Brun
- Actualités Médicales
L’ifosfamide est un médicament de chimiothérapie indiqué dans le traitement de plusieurs cancers chez l’adulte et l’enfant, notamment des sarcomes des tissus mous et des lymphomes. Il se présente sous forme de solution pour perfusion (Ifosfamide EG®) et de poudre pour solution injectable (Holoxan®).
En cas de traitement par ifosfamide, il existe un risque de survenue d’encéphalopathie qui est connu depuis 1993. Cependant, une étude de pharmacovigilance française a mis en évidence un sur-risque potentiel de cet effet indésirable neurologique grave chez les patients traités avec la forme en solution par rapport à la forme en poudre. Cela pourrait être lié à la présence d’impuretés issues de la dégradation spontanée du produit. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a alors demandé, fin 2019, une réévaluation approfondie par les instances européennes de l’ensemble des données scientifiques sur l’ifosfamide. En attendant les résultats, Ifosfamide EG® n’est plus disponible sur le marché français depuis le 1er décembre 2019 et l’ANSM a suspendu à titre conservatoire son autorisation de mise sur le marché (AMM) le 26 août 2020.
Le PRAC, comité de pharmacovigilance de l’Agence européenne des médicaments, a rendu sa conclusion le 11 mars dernier. Il estime que le sur-risque avec la forme solution ne peut être ni confirmé ni exclu à ce jour et que le rapport bénéfice-risque de l’Ifosfamide EG® demeure favorable, sous réserve de certaines modifications de l’AMM portant notamment sur la surveillance des patients après administration du médicament et sous réserve de la conduite d’une étude sur la stabilité du produit après ouverture.
Cependant, l’ANSM ne partage pas la conclusion du PRAC. Le sur-risque d’encéphalopathie ne pouvant être écarté et aucune action immédiate n’étant requise pour améliorer la stabilité du produit avant ouverture, l’agence française estime que le rapport bénéfice-risque de cette forme solution demeure négatif et que la forme poudre doit être privilégiée.
La procédure de réévaluation se poursuit, la décision de la Commission européenne étant attendue fin juin 2021.
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