Quid des maladies hémorroïdaires associées aux MICI ?
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
Les hémorroïdes sont fréquentes en population générale, et probablement sous-diagnostiquées en cas de maladie inflammatoire intestinale chronique (MICI) parce que les symptômes peuvent se confondre et parce que les premières peuvent être négligées par rapport à l’importance des secondes. Une mini-revue parue dans Hépato-gastro & oncologie digestive fait le point.
Diagnostic différentiel
Sur le plan diagnostique, l’examen clinique doit d’identifier les signes liés à la maladie hémorroïdaire et ceux qui seraient dus à l’activité de la MICI. Schématiquement, la première est plus volontiers évoquée devant des rectorragies, un prolapsus, un inconfort anal, un saignement rouge vif, indolore, sans glaire, survenant en fin de défécation et non mélangé aux selles. À l’inverse, de faux besoins, des épreintes et des ténesmes, doivent orienter vers une MICI active, tout comme une douleur anale pouvant évoquer une fissure, une ulcération ou un abcès lié à une maladie de Crohn active. Ensuite, la sévérité et le retentissement de la maladie hémorroïdaire doivent être évalués.
Quel traitement?
Sur le plan thérapeutique, il est préconisé de ne prendre en charge les hémorroïdes que lorsque l’activité de la MICI est contrôlée. Le traitement est d’abord médical avec l’objectif de régulariser le transit, et le recours à des topiques locaux (crèmes, suppositoires) et des antalgiques voire de courts traitements par AINS pour les hémorroïdes externes. Cette prise en charge permettrait de soulager environ deux tiers des patients.
Le traitement instrumental en consultation de proctologie repose plus volontiers sur la ligature élastique qui est sûre lorsque la MICI est bien contrôlée ou quiescente. En alternative, une injection sclérosante peut être proposée, préférentiellement à la photocoagulation infrarouge, mais les données issues d’études cliniques sont moins nombreuses.
En dernier recours, le traitement chirurgical a longtemps suscité une réticence, par crainte du contexte inflammatoire et du fait de la fréquence des complications parfois sévères liées à l’hémorroïdectomie (sepsis, retard de cicatrisation, troubles de la continence anale…). Aussi, la chirurgie n’a été envisagée qu’en cas d’altération significative de la qualité de vie chez des patients dont la MICI est bien contrôlée. La fréquence de ces complications a été progressivement réduite grâce à une bonne sélection des patients en amont de l’intervention et l’apport des biothérapies dans le contrôle de l’activité de la maladie inflammatoire.
Des approches mini-invasives par chirurgie ou embolisation permettent aussi d’envisager une prise en charge préservant l’anatomie du canal anal et de réduire le taux de complications. Cependant, les données de la littérature sont encore limitées concernant ces différentes techniques. Il est donc difficile d’en préciser la place précise dans la prise en charge
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