Quels sont les traitements de l’hyperactivité vésicale les plus efficaces ?
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
- Selon une revue et méta-analyse concernant les traitements prescrits dans le syndrome clinique d’hyperactivité vésicale, les antimuscariniques et les bêta-3 agonistes sont plus efficaces que le placebo sur la plupart des paramètres d’importance dans ce contexte. Les seconds exposent toutefois moins souvent à des effets indésirables.
- La stimulation du nerf tibial postérieur s'est avérée plus efficace que les antimuscariniques pour réduire les épisodes d’incontinence-urgenturie, mais cette différence reste limitée et issue d’études dont la faible puissance invite à la prudence.
- Les autres traitements (stimulation du nerf sacré, toxine botulique) sont réservés à la deuxième intention. Dans tous les cas, le traitement doit être adapté aux caractéristiques individuelles des patients.
Pourquoi est-ce important ?
Le syndrome clinique d’hyperactivité vésicale, encore appelé syndrome urgenturie–pollakiurie, correspond à la survenue d’urgenturies avec ou sans incontinence urinaire, et le plus souvent associées à une nycturie ou une pollakiurie. Il est lié à une hyperactivité détrusorienne en l’absence d’infection urinaire ou d’une pathologie organique spécifique. Lorsque les recommandations en matière d’hygiène de vie ou de rééducation pelvienne échouent ou ne suffisent pas, plusieurs classes thérapeutiques peuvent être préconisées. Afin d’apporter un état des connaissances actualisé et rigoureux méthodologiquement, une revue et méta-analyse ont été menées sous les auspices de la Société européenne d’urologie (EAU).
Méthodologie
Cette méta-analyse était basée sur une revue de la littérature ayant identifié 5.434 résumés, dont 466 articles ont été évalués pour admissibilité. Parmi ces derniers, 134 ont été inclus dans l’analyse qualitative et 45 essais contrôlés randomisés ont été inclus dans les calculs statistiques.
Principaux résultats
Les antimuscariniques étaient plus efficaces que le placebo concernant le score moyen des symptômes, la fréquence des épisodes (différence moyenne MD -1,30 [-1,77 à -0,84], p<0,001), les urgenturies (MD -0,63 [-1,17 à 0,10], p=0,019) et l'augmentation de la capacité fonctionnelle de la vessie (MD 14,31 [9,93-18,68], p<0,001) (12 études, 11.179 femmes). En revanche, ils étaient responsables d’une fréquence d’effets indésirables supérieure à celle liée au placebo (sécheresse buccale, troubles cognitifs, infection des voies urinaires, constipation).
La comparaison des antimuscariniques aux bêta-3 agonistes montre que ces derniers sont plus efficaces pour réduire les épisodes de nycturie (MD 0,38 [0,16-0,61], p=0,001), les autres paramètres étant comparables (4 études, 371 femmes).
La stimulation du nerf tibial postérieur (PTNS) est plus efficace que les antimuscariniques sur le critère des épisodes d’incontinence-urgenturie, mais la différence est ténue et principalement liée à la toltérodine, les comparaisons avec l'oxybutynine et la solifénacine ne montrant pas une telle différence.
Le traitement par onabotulinumtoxin-A a également montré sa supériorité sur le placebo, mais il expose à un risque plus élevé de rétention urinaire aiguë, d'infections urinaires ou de recours à un autocathétérisme que le placebo. Il est également supérieur aux antimuscariniques concernant l'incontinence urinaire par impériosité.
L’efficacité liée à la stimulation du nerf sacré (SNS) n’est pas différente de celle de l’onabotulinumtoxin-A concernant le score moyen de symptômes ou le nombre moyen d'épisodes quotidiens d’urgenturie.
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