Quels sont les risques de réhospitalisation après un séjour des sujets âgés en soins de suite et de réadaptation
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
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Le suivi de 1.063 patients âgés après un séjour en (SSR) met en évidence la survenue d’une réhospitalisation non programmée à 30 et à 90 jours dans respectivement 10,1% et 18,4% des cas. La présence d’un syndrome confusionnel à l’admission ou durant le séjour était plus fréquente chez ceux ayant nécessité une hospitalisation non programmée que chez les autres (respectivement 26,2% vs 9,4%, p<0,001).
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Si d’autres facteurs favorisants ont pu échapper à l’analyse du fait d’un manque de puissance de l’étude, les auteurs soulignent que la survenue d’une réhospitalisation devrait être utilisée comme un outil de pilotage afin d’évaluer la qualité des soins, à l’image de la durée de séjour. Cependant, pour l’heure, aucun score ne permet d’évaluer le risque d’hospitalisation après admission en SSR gériatrique avec une fiabilité suffisante. À défaut, les critères avancés par la HAS en 2013 [1] restent importants à évaluer, comme notamment l’insuffisance cardiaque, la pneumonie, l’exacerbation de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), le syndrome coronarien aigu (SCA), une dénutrition ou une situation sociale complexe.
Pourquoi cette étude a-t-elle été menée ?
Les facteurs prédictifs de réhospitalisation après admission en court séjour ont fait l’objet de plusieurs études, mais celles relatives au risque suivant un séjour en SSR gériatrique sont rares.
Méthodologie
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L’étude observationnelle a inclus tous les sujets reçus dans l’un des quatre services de SSR de l’hôpital gériatrique universitaire Sainte Périne (Paris) sur l’année 2015. Les patients ayant nécessité une réhospitalisation programmée n’ont pas été inclus. Les données sociodémographiques et cliniques ont été recueillies rétrospectivement et analysées.
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Chaque cas patient ayant nécessité une réhospitalisation a été apparié pour l’analyse à deux patients témoins non réhospitalisés.
Principaux résultats
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Parmi les 1.063 patients reçus en SSR (87 ans d’âge moyen, 70% de femmes), 41% sont rentrés à leur domicile, tandis que les taux de décès, d’admission en Ehpad ou en soins Longue Durée étaient de 9%, 30% et 20%. Parmi les premiers, 80 (18,4%) ont été réhospitalisés dans les 90 jours suivant la sortie, dont 44 (10,1%) au cours du premier mois. Ils ont été appariés à 160 patients témoins.
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Ainsi, la présence d’un syndrome confusionnel à l’admission ou au cours du SSR était plus fréquente chez les sujets réhospitalisés que chez les autres : 26,2% versus 9,4% (p < 0,001).
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D’autres paramètres, tendant à la significativité, existaient comme la présence de troubles cognitifs, l’hospitalisation pour motif à la fois somatique et social ou l’existence d’une démence connue.
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Après avoir sélectionné les 10 variables les plus significatives au cours du séjour en SSR (motif somatique et/ou social, démence, cancer évolutif, dépendance sévère, patient sous tutelle ou curatelle, isolement social, aidants naturels, sollicitation d’un CLIC (Centre Local d’Information et de Coordination gérontologique) ou MAIA (Méthode d’Action Intégration Autonomie) ou refus d’aide par le patient pour la sortie, tous p<0,20), seul le syndrome confusionnel restait associé au risque de réhospitalisation.
Principales limitations
L’étude était rétrospective, monocentrique et a pu manquer de puissance statistique pour identifier des paramètres prédictifs décrits par ailleurs, comme la dépendance pour les activités de vie quotidienne ou la présence de troubles cognitifs.
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