Quels sont les liens entre la cinétique virale et l’évolution du COVID-19 ?
- Néant N & al.
- Proc Natl Acad Sci U S A
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
Messages principaux
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Selon les données de 655 patients hospitalisés pour une infection à SARS-CoV-2, la charge virale est maximale en moyenne 1 jour avant l’apparition des symptômes, puis elle diminue ensuite selon une dynamique d’autant plus lente que le patient est âgé, cette dynamique étant associée à la mortalité.
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Un traitement antiviral efficace à 90% permettrait de réduire la mortalité de 2,2% à 1,9% chez les sujets jeunes sans facteur de risque, et de 19% à 14% chez les plus de 65 ans présentant au moins un autre facteur de risque de sévérité.
De nombreuses études ont étudié la charge virale, son évolution au cours de l’infection, ou ses spécificités selon le contexte clinique, mais certaines données sont contradictoires. Des chercheurs français ont analysé les données de la cohorte prospective French Covid, afin de mieux appréhender la maladie et d’envisager des stratégies thérapeutiques appropriées.
Cette cohorte a été constituée de façon prospective auprès de patients hospitalisés dans l’un des centres participants à French Covid. Ce sont ainsi 655 patients qui ont été inclus, dont 23% admis en réanimation. Le délai médian entre le début des symptômes et l’hospitalisation était de 7 jours et 78 patients (12%) sont décédés, après un délai médian de 17 jours après le début des symptômes.
Évolution de la cinétique virale
La charge virale mesurée à l’admission était associée à la présence d’une cardiomyopathie et à un faible nombre de jours écoulés depuis le début des symptômes. Les analyses RT-PCR multiples chez le même patient (disponibles chez 284 des sujets recrutés) suggèrent qu’un niveau élevé de charge virale (plus de 6 log10 copies/mL) à J7 et J14 est associé à la mortalité.
Les chercheurs ont modélisé la cinétique virale selon le profil des patients. Ce modèle permet d’établir que le pic de la charge virale se produit 1,1 jours avant le début des symptômes. Ensuite, la charge virale décroît progressivement, de façon plus rapide chez les moins de 65 ans que chez les sujets plus âgés. Au moment du décès, la charge virale serait indétectable chez un quart des sujets mais serait supérieure à 6 log10 copies/mL pour 39% d’entre eux.
Les facteurs prédictifs de décès identifiés dans ce travail étaient un âge supérieure à 65 ans, le sexe masculin, l’existence d’une maladie pulmonaire chronique, ainsi que la dynamique de la charge virale.
Efficacité d’un antiviral
Selon le même modèle, un antiviral bloquant 90% de la réplication pourrait réduire le délai médian de clairance virale de 2 à 2,9 jours chez les patients de moins ou de plus de 65 ans. L’accélération de sa clairance se traduirait par des taux de mortalité réduits de 2,2 à 1,9% chez les patients de moins de 65 ans sans facteur de risque, de 6,0 à 4,8% pour ceux ayant au moins un des autres facteurs de risque identifiés. Chez les plus de 65 ans, la mortalité serait réduite de 6,4 à 5,0% en l’absence de facteurs de risque supplémentaires, et de 19% à 14% pour ceux ayant au moins un autre facteur de risque.
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