À retenir
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Selon une analyse de méta-régression, les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) qui ont obtenu une réponse virologique soutenue (RVS) suite à un traitement contre l’hépatite C ont un risque plus élevé d’être réinfectées lorsqu’elles ont des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) par rapport au reste de la population coinfectée utilisant des drogues injectables (UDI).
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Aucune différence statistique de l'incidence de la réinfection à VHC n’a été observée selon la nature du traitement viral reçu. Le fait d’avoir bénéficié d’une plus longue durée de suivi après le traitement était associée à une diminution du risque de réinfection.
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L'éducation axée sur la prévention de la réinfection et l'accès aux services de réduction des risques apparaissent donc essentiels.
Pourquoi est-ce important ?
Les données relatives au risque de réinfection par le VHC des personnes co-infectées par le VIH après traitement de l’infection hépatique chronique sont disparates, parce qu’elles ont été conduites auprès de populations hétérogènes, ou avec de petits effectifs, ou encore à des périodes différentes par rapport à la mise à disposition des AAD.
Aussi, des chercheurs français ont conduit une étude comparant le risque de réinfection de patients VHC,VIH après avoir obtenu une réponse virologique soutenue (RVS) sous interféron ou sous AAD, en tentant d’identifier également l’impact des facteurs de risque associés (HSH, UDI).
Méthodologie
Toutes les études parues jusqu’en janvier 2022 et rapportant des données d'incidence de réinfection après un traitement contre le VHC chez les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) ont été incluses dans la méta-analyse.
Principaux résultats
Au total, la méta-analyse a inclus 41 études (n=9.024 et 14.263 années-personnes – AP – de suivi), dont 17 étaient rétrospectives, 9 étaient prospectives et 13 étaient des essais cliniques. Le risque de biais était modéré ou élevé dans un domaine pour 21 études, et dans deux domaines pour 13 études.
Au total, 18 études ont permis d’évaluer le taux de réinfection des sujets HSH et 18 études des sujets UDI.
L'incidence de la réinfection était de 3,76 cas/100 années-personnes de suivi (ou 3,76/100 AP, [2,80-5,05], I2 85,9%) chez l'ensemble des PVVIH contre 6,01 pour les HSH séropositifs ([4,54-7,95], I 2 74,1%), 3,29 ([2,01-5,39], I2 83,9%) pour les UDI, et 5,49 ([2,08-14,48], I 2 72,1%) parmi ceux recourant depuis peu aux drogues injectables.
L'analyse stratifiée selon la nature du traitement ne montre pas de différence selon que le traitement anti-VHC reposait sur un traitement à base d'interféron (4,92 cas/100 AP, [3,30-7,32] I278,3%), ou un AAD (3,88/100AP [2,51-6,01], I 285,4%) ou la combinaison des deux (3,41/100AP [1,77-,6,59], I2 74,5%]).
Enfin, l’analyse stratifiée par type d'infection par le VHC montre que le risque de réinfection est supérieur lorsque l’infection VHC était récente (8,16/100AP [5,77-11,54], I 2 64,1%) par rapport à ceux ayant eu une infection chronique (2,89/100 AP [2,03-4,12], I 2 83,8%).
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