Quels sont les facteurs associés au déclin fonctionnel chez le sujet âgé cancéreux ?
- Galvin A & al.
- J Geriatr Oncol
- Agnès Lara
- Résumé d’article
À retenir
Chez les sujets de 65 ans et plus atteints de cancer, la présence de certains facteurs identifiés dans une étude bordelaise est associée à un risque de déclin fonctionnel accru selon l’échelle ADL : un âge avancé (85 ans ou plus), l’existence de troubles cognitifs ou d’une démence, ou encore un stade avancé du cancer au moment du diagnostic. Ces associations perduraient que la mortalité soit ou non prise en compte. Lorsque les deux échelles ADL/IADL étaient considérées, un âge avancé, un faible niveau d’éducation et une polymédication (≥ 6 médicaments par jour) apparaissaient comme des facteurs favorisant l’apparition de limitations fonctionnelles. Ces paramètres pourront être utiles en pratique clinique pour identifier les patients à risque et permettre la mise en œuvre de mesures de prévention et de suivi visant à limiter ou à contrôler ce déclin fonctionnel.
Pourquoi cette étude a-t-elle été réalisée ?
De nombreuses études observationnelles ont identifié les facteurs susceptibles d’accélérer le déclin fonctionnel chez le sujet âgé. Parmi eux, les maladies chroniques, et en particulier le cancer, jouent un rôle prépondérant. Pour aller plus loin, l’UMR 1219 « Recherche en épidémiologie et biostatistique » de Bordeaux a voulu identifier les facteurs susceptibles d’aggraver les limitations fonctionnelles dans lapopulation à haut risque que représentent les patients de 65 ans ou plus atteints de cancer, en dehors des traitements anticancereux.
Méthodologie
L’équipe a colligé les données issues du registre des cancers et celles de 3 études de cohortes longitudinales réalisées en Gironde (PAQUID, 3-City et AMI). Le déclin fonctionnel a été mesuré entre la dernière visite de suivi avant le diagnostic de cancer et la première visite après grâce aux échelles d’activités instrumentales de la vie courante (IADL) et d’autonomie de Katz (ADL).
Résultats
- Sur les 486 sujets inclus dans l’étude, l’âge médian au moment du diagnostic de cancer était de 83,2 ans.
- Parmi les différentes variables examinées (démographiques, socio-économiques, tabagisme, état de santé, présence de troubles cognitifs ou de démence, etc.), un âge de 85 ans ou plus, la présence de troubles cognitifs ou d’une démence et un stade avancé de la maladie au moment du diagnostic étaient les facteurs associés au risque le plus élevé d’apparition de limitations fonctionnelles sur l’échelle d’autonomie de Katz. Les odds ratio (OR) associés à chacun de ces facteurs étaient respectivement de 18,3 [3,7-90,9], 8,3 [2,6-27,0] et 4,7 [1,3-16,7]. Une analyse complémentaire prenant en compte l’échelle ADL et les décès retrouvait ces mêmes associations.
- Lorsque les résultats des deux échelles fonctionnelles ADL et IADL étaient pris en compte, un niveau d’éducation plus élevé (supérieur à l’école primaire) apparaissait protecteur (OR 0,4 [0,2-0,9]), tandis qu’un âge avancé (≥85 ans) ou le fait de prendre 6 médicaments ou plus par jour étaient au contraire associés à un risque accru de limitation fonctionnelle (OR 3,3 [1,3-8,7] et 2,3 [1,0-5,2] respectivement).
Limitations
La meilleure façon de prendre en compte l’impact de la mortalité sur le risque évalué aurait été d’utiliser un modèle multi-états.
Il n’a pas été possible d’analyser les résultats en fonction du site du cancer.
Le niveau d’avancée du cancer n’était pas connu lors de la visite post-diagnostic (rémission ou non, traitement en cours ou pas) et a pu influencer le statut fonctionnel.
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