Quels sont les effets indésirables graves liés à une méniscectomie, même partielle ?
- Abram SGF & al.
- Lancet
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Une étude de très large envergure menée en Angleterre montre que le risque de complication grave (embolie pulmonaire, infarctus du myocarde, AVC, fasciotomie, lésion neurovasculaire, infection nécessitant une intervention chirurgicale ou le décès) dans les 90 jours post-méniscectomie partielle par arthroscopie serait faible (0,317%). Ce risque augmenterait avec l’âge et serait plus faible chez les femmes. La méniscectomie partielle par arthroscopie sreait associée à une augmentation du risque d’arthrite septique et d’embolie pulmonaire par rapport à la population générale. Aucun de ces deux risques ne s’est amélioré avec le temps, malgré les méthodes modernes de prophylaxie. La diminution d’environ 1.500 arthroscopies du genou permet de prévenir la survenue d’une embolie pulmonaire et de deux infections articulaires. Les auteurs concluent que la méniscectomie partielle par arthroscopie reste une procédure à faible risque de complication grave qui peut être pratiquée sous couvert de bien sélectionner les patients.
Pourquoi cette étude a-t-elle été menée ?
De nombreuses publications parues ces dernières années interrogent le risque/bénéfice de la méniscectomie chez certains groupes de patients. Cette étude menée sur un grand nombre d’interventions vise à établir le vrai risque de complications graves liées à la méniscectomie. Ces données sont importantes car issues d’une étude de grande envergure, et elles permettent d’informer les patients sur le risque lié à cette procédure.
Méthodologie
Des données statistiques hospitalières concernant toutes les méniscectomies partielles par arthroscopie ayant été réalisée en Angleterre entre le 1eravril 1997 et le 31 mars 2017 ont analysées. Toutes les complications graves survenant dans les 90 jours après la date index ont été considérées.
Principaux résultats
Sur la période étudiée, un peu plus de 1 million de méniscectomies partielles par arthroscopie ont été réalisées en Angleterre, dont 699.965 étaient éligibles aux analyses. Cette procédure était plus souvent réalisée chez les hommes (64,82% des cas) que chez les femmes, et la plupart du temps chez des sujets âgés entre 40 et 59 ans. Au total, 2.218 cas de complications graves sont survenus dans les 90 jours (0,317% [0,304-0,330]). Parmi ces cas, 546 embolies pulmonaires (0,078%) ont été notifiées, 4.239 cas de réinterventions chirurgicales, dont 944 pour cause d’infection (0,135%), et 217 décès (0,031%).
L’âge était associé à une augmentation du risque de complications graves (odes ratio ajusté (ORa) de 1,247 [1,208-1,288] par décennie), ainsi que l’augmentation du nombre de comorbidités. En revanche, par rapport aux hommes, les femmes étaient associées à une réduction du risque de complications graves (ORa 0,640 [0,580-0,705]). Ainsi, une embolie pulmonaire était évitée toutes les 1.390 arthroscopies du genou et une infection articulaire du genou toutes les 749 procédures.
Principales limitations
Cette étude est restreinte à des données hospitalières, les complications prises en charge par d’autres structures n’ont pas été considérées.
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