Quelles sont les biothérapies antipsoriasiques ayant la meilleure persistance à 1 an ?
- Pina Vegas L & al.
- JAMA Dermatol
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
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Une étude nationale menée à partir des données SNDS (Système National des Données de Santé) montre que le taux global de persistance des biothérapies à 1 an est de 76,6% chez les patients atteints de psoriasis et de 72,7% chez ceux atteints de rhumatisme psoriasique (RP). Ces chiffres diminuent ensuite progressivement.
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Chez les patients atteints de psoriasis, les anti-IL-17 et les anti-IL-12/23 étaient associés à une persistance plus élevée que celle associée aux anti-TNF. Chez les patients atteints de RP, les anti-IL-17 étaient associés à une persistance plus élevée que celle associée aux anti-IL-12/23 et celle associée aux anti-TNF.
Pourquoi est-ce important ?
Les essais cliniques pivots conduits pour évaluer l’efficacité et la sécurité des biothérapies dans le psoriasis et le RP ont souvent une durée limitée à 12 à 16 semaines. En vie réelle, des données à plus long terme peuvent être utiles : par exemple, la persistance du traitement est un indicateur intermédiaire et composite reflétant l'efficacité, l'innocuité, la satisfaction, la préférence et l'adhésion du patient au traitement. En l’absence de données suffisantes sur le sujet, il était intéressant de conduire une étude en ce sens conduite à partir d’une grande cohorte.
Méthodologie
Cette étude a été fondée sur les données de tous les adultes atteints de psoriasis ou de RP recueillies à partir du SNDS entre janvier 2015 et mai 2019. Seuls ceux qui avaient reçu au moins une prescription d'une biothérapie ont été inclus dans l’analyse de suivi maintenue sur les données arrêtées fin 2019.
Principaux résultats
Un ensemble de 16.892 patients atteints de psoriasis seul (âge moyen 48,5 ans, 54,2% d’hommes, suivi médian, 1,3 ans) et 671 autres atteints de RP âge moyen 49,1 ans, 45,4% d’hommes, suivi médian 1,4 ans) ont été inclus dans l'analyse. Les premiers étaient principalement traités par anti-TNF (60,4%), puis par anti-IL-12/23 (23,6%) ou anti-IL-17 (16,0%). Les seconds étaient aussi le plus souvent traités par anti-TNF (76,2%), puis par anti-IL-12/23 (12,3%) ou par anti-IL-17 (11,5%). Ils avaient été 42,5% et 34,0% dans ces deux cohortes respectivement à n'avoir reçu aucune biothérapie dans les deux années précédant l’inclusion.
Durant la première année de suivi, les taux de persistance des biothérapies étaient de 76,6% et de 72,7% dans les cohortes de patients atteints de psoriasis ou de RP respectivement. Ces taux diminuaient ensuite, avec des chiffres de 53,4% et 49,2% respectivement à la fin de la deuxième année, puis 40,9% et 36,2% à la fin de la troisième année.
L’analyse par classe thérapeutique montre que les anti-TNF étaient plus souvent arrêtés que les anti-IL12/IL-23 (respectivement 73,8% et 72,3% vs 81,1% et 72,2%) et, a fortiori que les anti-IL-17 (80,6% et 76,7%). Ainsi les anti-IL-17 étaient associés à une persistance plus élevée que les anti-TNF (HR 0,78 [0,73-0,83] dans le psoriasis 0,70 [0,58-0,85] dans le RP) ou que les anti-IL-12/23 dans le RP (HR 0,69 [0,55-0,87]). Aucune différence n’a été observée entre ces deux familles chez les patients atteints de psoriasis. De même, les anti-IL-12/23 étaient associés à une persistance plus élevée que les anti-TNF dans le psoriasis uniquement (HR 0,76 [0,72-0,80]). Les résultats ne différaient pas selon l’association de la pathologie à une autre maladie inflammatoire.
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