Quelles preuves de bénéfice pour l’homéopathie en soins de support chez les patientes traitées pour cancer du sein ?
- Résumé d’article
À retenir
- Une étude de cohorte rétrospective nationale portant sur les données de près de 100.000 femmes ayant subi une mastectomie pour cancer du sein souligne une diminution des effets indésirables liés au traitement du cancer chez celles qui avaient reçu 3 traitements homéopathiques ou plus durant le premier semestre post-chimiothérapie par rapport à celles qui n’en avaient pas reçu.
- La qualité de vie des patients traités par homéopathie était supérieure aux autres.
- La prise de traitements homéopathiques était associée à une moindre consommation d’immunostimulant, de corticoïdes, d’antidiarrhéiques, mais pas des traitements liés à l’anxiété ou à la dépression.
Pourquoi est-ce intéressant ?
Les thérapies complémentaires du cancer prennent de plus en plus d’importance en Europe, notamment dans la prise en charge du cancer du sein. Ces traitements ont pour objectifs d’améliorer la qualité de vie des patients en les aidant à mieux supporter les effets indésirables des traitements oncologiques. Les preuves disponibles sur l’intérêt de l’homéopathie dans ce contexte reposent principalement sur des études de cas. Les données apportées ici sont quant à elles issues d’une large cohorte française. À noter qu’il s’agit de données soulignant une association entre la prise de traitements homéopathiques et l’amélioration de la qualité de vie, mais pas de données spécifiques d’efficacité. Par ailleurs, cette étude a été financée par le laboratoire Boiron.
Méthodologie
Cette étude a évalué les bénéfices de l’homéopathie sur la qualité de vie liée à la santé chez des sujets atteints de cancer du sein non métastatique. Les données sont issues de banques de données nationales de santé permettant d’accéder aux informations des patients ayant reçu le diagnostic de mastectomie pour cancer du sein nouvellement diagnostiqué entre 2012 et 2013. Il s’agit d’une étude rétrospective.
Résultats
Au total, 98.009 patients ont été inclus (âge moyen 61 ans). Les traitements les plus prescrits après chirurgie étaient des antalgiques (91%), des corticoïdes (40%) et des anti-émétiques (36%).
L’homéopathie était utilisée par 11% des patients dans les 7 à 12 mois post-chirurgie, 26% des patients dans les 6 mois précédant la chirurgie et 22% dans les 6 mois post-chirurgie.
15% des individus maintenaient l’utilisation de l’homéopathie dans les 4 ans post-chirurgie. Dans les 6 mois post-chirurgie, les patients ayant bénéficié de 3 délivrances de traitements homéopathiques ou plus consommaient significativement moins de médicaments pour contrer les effets indésirables (-12%) que ceux qui n’avaient jamais eu recours à l’homéopathie pour leur cancer.
En effet, ces patients avaient consommé moins d’immunostimulants (-21%), de corticoïdes (-18%), d’anti-diarrhéiques (-17%), d’antifongiques systémiques (-14%) et d’antiémétiques (-10%). Six mois après la chirurgie, 49% de la population prenait des traitements contre l’anxiété, la dépression ou les troubles du sommeil. La diminution de la consommation de ces traitements après les 6 premiers mois post-chirurgie était similaire entre ceux qui avaient reçu ou non de l’homéopathie.
Financements
Étude financée par le laboratoire Boiron.
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