Quelles femmes sont plus à risque de récidive de cancer du sein à long terme ?

  • Nathalie Barrès
  • Actualités Médicales
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À retenir

Une étude de grande envergure a évalué le risque de récidive de cancer jusqu’à 32 ans après le diagnostic initial de cancer du sein. Les résultats montrent que :

  • un peu plus de 50% des femmes ayant reçu un diagnostic de cancer du sein précoce sont exemptes de récidive 10 ans plus tard ;
  • bien que le risque de récidive soit plus important lorsque la tumeur primitive est positive aux récepteurs aux œstrogènes, le risque reste important dans les autres cas également :
  • le risque de récidive tardive est augmenté si la taille de la tumeur et l’atteinte ganglionnaire initiales sont importantes.

Pourquoi est-ce important ?

Lorsque la tumeur initiale est positive aux récepteurs aux oestrogènes et négative aux récepteurs HER2, des données indiquent qu’au moins la moitié des récidives du cancer du sein surviennent dans les 5 ans. Ceci justifie l’extension du traitement adjuvant jusqu’à 10 ans. Les données présentées ici soulignent tout l’intérêt d’une surveillance prolongée des femmes ayant eu un cancer du sein, et en particulier de celles présentant les caractéristiques mises en évidence par l’étude présentée ici.

Méthodologie

Toutes les femmes ayant eu un cancer du sein diagnostiqué précocement entre 1997 et 2004, issues d’une base de données danoise (Danish Breast Cancer Group), ont été incluses. Les analyses ont été restreintes à celles qui ont survécu au moins 10 ans sans récidive d’un second cancer, et qui ont été suivies durant plus de 10 ans après le premier diagnostic de cancer, jusqu’à une récidive, à un second cancer, au décès ou jusqu’au 31 décembre 2018.

Principaux résultats

Au global, sur les 36.924 femmes de cette base de données danoise ayant reçu le diagnostic de cancer du sein précoce entre le 1er janvier 1987 et le 31 décembre 2004, 20.135 n’ont pas eu de récidive à 10 ans. Le suivi médian était de 7 ans. Parmi elles, 2.595 ont développé un cancer du sein tardif, entre 10 et 32 ans après le premier (soit 15,53/1.000 personnes-années). L’incidence cumulée de récidive de cancer du sein était de 8,5%, 12,5%, 15,2% et 16,6% respectivement à 15, 20, 25 et 32 ans après le premier diagnostic.

Le risque de récidive tardive de cancer du sein était 47% plus élevé chez les femmes qui avait eu un premier cancer du sein avant 40 ans (versus à plus de 40 ans), et 38% plus élevé chez celles qui avaient eu une chirurgie conservatrice (versus une mastectomie). 

Le risque de récidive tardive de cancer du sein était augmenté de 23% chez celles dont la tumeur initiale était >20 mm, de 27% chez celles qui avait reçu une hormonothérapie et il était plus que doublé (hasard ratio 2,67) chez celles qui avaient plus de 4 ganglions atteints au diagnostic initial.

L’incidence restait cependant élevée (8,1%) chez les femmes ayant une tumeur négative aux récepteurs aux œstrogènes.