Quelle pression artérielle cible optimale chez le diabète de type 2 ?
- Grenet G & al.
- Diabetes Metab
- Nathalie Barrès
- Résumé d’articles
À retenir
Une analyse par méta-régression récente vient d’explorer l’effet d’une diminution de la pression artérielle chez le diabétique de type 2 (DT2), non seulement sur le risque d’infarctus du myocarde (IDM) et d’accident vasculaire cérébral (AVC) – ce qui avait déjà été évalué précédemment – mais également sur le risque d’évènements cardiovasculaires (CV) et sur la mortalité globale et CV. Au total, 88.503 patients DT2 issus de 44 essais randomisés ont été inclus dans les analyses. Il est suggéré que la baisse de pression artérielle influencerait plus spécifiquement certains événements CV que d’autres. Les résultats montrent :
- l’absence d’association significative entre la diminution de la PA et le risque de mortalité toutes causes confondues, de mortalité CV ou de survenue d’un événement CV ou d’IDM.
- en revanche, par rapport à l’absence de modification de la pression artérielle systolique/diastolique (PAS/PAD), une réduction de 10 mmHg de la PAS et une baisse de 5 mmHg de la PAD diminueraient significativement le risque d’AVC respectivement de 33% et de 38%. Des résultats qui persistent lorsque les analyses ont été restreintes aux essais cliniques randomisés, contrôlés menés en double aveugle.
Ces données viennent en partie renforcer des résultats déjà suggérés par d’autres études.
Pourquoi cette étude est intéressante ?
En 2007, des études suggéraient que, par rapport à la population générale, le contrôle de la pression artérielle méritait d’être plus strict chez les sujets diabétiques de type 2 afin de réduire les événements cardiovasculaires majeurs. En 2018, l’American College of Cardiologie (ACC) et l’American Heart Association(AHA) recommandaient une réduction de la PA <130/80 mg chez les DT2. Cependant, d’autres données ont montré plus de subtilités, révélant un potentiel bénéfice sur le risque d’AVC, mais pas forcément sur le risque d’IDM. Une approche par méta-régression permet d’examiner si des variables spécifiques pourraient expliquer certaines différences d’effets des traitements.
Rappel des recommandations françaises et européennes actuelles
- Les recommandations françaises (HAS et Société française d’hypertension artérielle) de 2016 préconisaient une PAS entre 130 et 139 mmHg et une PAD <90 mmHg au cabinet, et plutôt 135/85 mmHg en automesure ou en MAPA. Avec une précaution chez les sujets âgés avec une PAS <150 mmHg sans hypotension orthostatique ou une MAPA <145 mmHg1.
- La Société Européenne de Cardiologie (ESC) a établie en 2019 des recommandations spécifiant une PAS cible de 130 mmHg chez les patients DT2 et <130 mmHg si tolérée, mais pas <120 mmHg. Chez les sujets âgés de >65 ans, la PAS cible se situe entre 130 et 139 mmHg. La PAD cible se situe chez les patients DT2 < 80 mmHg, mais pas <70 mmHg. Sous traitement anti-hypertenseur, une PAS <130 mmHg peut être considérée chez les patients à haut risque cérébrovasculaire et chez ceux ayant des antécédents d’AVC2.
Protocole
Une recherche systématique des études cliniques randomisées ayant évalué l’effet des traitements anti-hypertenseurs sur la mortalité et les événements CV fatals et non fatals chez les patients DT2 a été réalisée. Une analyse par méta-régression a ensuite évalué l’influence de la diminution de la PA sur ces événements.
Principales limitations
Des essais cliniques menés en ouvert ont été intégrés, ce qui a pu conduire à quelques biais. Les définitions des événements suivis pouvaient être différentes selon les études incluses.
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