Quelle est l’implication des médecins généralistes français dans le dépistage et le suivi du cancer ?

Éléments contextuels du dépistage du cancer en France

L’amélioration de l’espérance de vie grâce à des traitements de plus en plus performants contribue à positionner le médecin généraliste comme un acteur important du dépistage et du suivi des cancers. Pour rappel, en France, un dépistage du cancer est organisé pour le sein et le cancer colorectal, un dépistage opportuniste est recommandé pour le cancer du col de l’utérus et pour le mélanome. En revanche, il n’y a pas de dépistage spécifique pour le cancer de la prostate et du poumon.

Méthodologie

Les données analysées proviennent d’une étude transversale, multicentrique (ECOGEN) menée en population française. Elles ont été ajustées sur l’âge et le sexe lorsque cela était approprié. Durant 20 jours, des étudiants en médecine ont collecté des données à chaque consultation indépendamment de la ou des raisons motivant celle-ci.

Principaux résultats

Sur les 20.613 consultations enregistrées, 2,8% (n=580) concernaient un dépistage du cancer et 2,3% (n=475) un suivi de cancer.

Quels sont les dépistages les plus fréquemment réalisés en médecine générale ? 

Le médecin généraliste dépiste avant tout le cancer colorectal (38,6% des dépistages de cancer), puis le cancer du sein (32,6%), le cancer du col de l’utérus (17,0%) et de la prostate (9,3%). Le dépistage du cancer colorectal concerne autant les hommes que les femmes (1,27% versus 1,32%). Le cancer colorectal concerne surtout des individus âgés de 50 à 74 ans (84,1% des cas) tout comme le cancer du sein (56,5%) et du cancer de la prostate (76,1%), alors que le cancer du col de l’utérus concerne une plus large population âgée de 20 à 74 ans. La procédure de dépistage est initiée par le médecin généraliste sans demande spécifique du patient dans près de la moitié des cas (46,7%). 

Quels sont les cancers les plus suivis par les médecins généralistes ? 

Dans la plupart des cas (91,6%), les patients concernés par un suivi de cancer par un médecin généraliste sont âgés de 50 ans et plus, alors que le suivi par le médecin généraliste ne concerne que 49,0% des patients plus jeunes souffrant de cancer. Chez les femmes, les médecins généralistes suivent avant tout des cancers du sein (44,9%), des cancers colorectaux (10,5%), et chez les hommes des cancers de la prostate (37,3%) et de la peau (10,3%).

En général, une consultation de suivi pour cancer inclut également en moyenne la prise en charge de 1,9 autres problèmes de santé en plus du cancer. Les consultations pour dépistage et de suivi de cancer concernent moins souvent les patients ayant de faibles revenus que les autres (respectivement 2,4% vs 4,2% et 1,1% vs 4,2%).