Quelle diminution de la pression artérielle peut-on espérer en réduisant la consommation de sel ?

  • Huang L & al.
  • BMJ

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir 

Une méta-analyse publiée dans le British Medical Journal met en évidence que :

  • le bénéfice d’une diminution de la consommation de sel sur la pression artérielle serait dose-dépendant ;
  • il serait plus important chez les sujets âgés, ainsi que chez les individus d’origine non-caucasienne et ceux qui ont une pression artérielle initiale particulièrement élevée ;
  • les essais d’une durée de 15 jours ou moins sous-estimeraient les bénéfices de la réduction du sodium sur la pression artérielle. 

En quoi ces données sont intéressantes ?

L’OMS recommande aux adultes de ne pas consommer plus de 2 g de sodium par jour, soit l’équivalent de 5 g de sel. Et de nombreux pays recommandent même une consommation de sel inférieure à 2,4g/j. Avoir une idée de l’amplitude de l’effet obtenu par cette mesure et savoir si elle est dose dépendante, contribuerait à renforcer les messages à transmettre au plus grand nombre.

Protocole de l’étude

Revue systématique de la littérature et méta-analyse intégrant les données d’essais randomisés contrôlés comparant chez l’adulte différents apports en sodium (mesurés par l’excrétion urinaire en sodium sur 24 heures) et la pression artérielle systolique et/ou diastolique.

Principaux résultats

La méta-analyse a inclus 133 études et 12.197 patients. Parmi ces études, 57% avaient une durée allant jusqu’à 14 jours, 21% entre 15 et 30 jours, 19% entre 30 jours et 6 mois et 4% plus de 6 mois. Au global, les analyses ont montré qu’une réduction moyenne de la consommation de sodium mesurée à partir des urines sur 24 heures de 130 mmol, permettait de réduire la pression artérielle systolique de 4,26 mmHg et la pression artérielle diastolique de 2,07 mmHg. Chaque réduction de l’excrétion urinaire en sodium sur 24 heures de 50 mmol était associée à une réduction de 1,10 mmHg de la pression systolique et de 0,33 mmHg de la pression artérielle diastolique. 
La magnitude de la variation d’excrétion urinaire en sodium était positivement associée à une variation de la pression artérielle après ajustement sur la durée de l’intervention, l’âge moyen des sujets, le pourcentage de femmes, la proportion d’individus d’origine caucasienne et la pression artérielle à l’inclusion. Pour une même réduction de l’excrétion en sodium, les sujets âgés, les sujets d’origine non-caucasienne et ceux ayant une pression artérielle particulièrement élevée à l’inclusion avaient une réduction plus importante de leur pression artérielle systolique que les autres. Aucune association significative n’a pu être mise en évidence entre la durée de la restriction sodique (mesurée par la durée des essais) et la réduction de la pression artérielle. Cependant, pour une même réduction de 50 mmol d’excrétion urinaire en sodium sur 24 heures, les bénéfices sur la pression artérielle étaient environ deux fois moins importants lorsque les essais étaient de 15 jours par rapport à des essais plus longs.

Principales limitations

Il y avait une certaine hétérogénéité entre les études incluses.