Quel risque de pathologies chroniques présentent les enfants après un sepsis ?
- Carlton EF & al.
- JAMA Pediatr
- Caroline Guignot
- Résumé d’articles
À retenir
- Selon l’analyse de données américaines, après une sortie d’hospitalisation en unité de soins intensifs (USI), 1 enfant sur 5 ayant eu un sepsis développe ou voit l’une de ces quatre maladies progresser : troubles épileptiques, insuffisance respiratoire chronique, maladie rénale chronique, dépendance nutritionnelle (gastrostomie, jéjunostomie).
- Par rapport à ceux admis en USI sans sepsis, ils étaient plus susceptibles de développer une nouvelle insuffisance respiratoire chronique, une dépendance nutritionnelle et une maladie rénale chronique et, lorsqu’ils étaient déjà touchés par l’une de ces atteintes, ils étaient aussi près d'un sur cinq à voir cette maladie progresser.
Pourquoi est-ce important ?
Le sepsis peut induire des séquelles physiques, cognitives ou émotionnelles mais le risque d’apparition ou de progression d’une comorbidité est mal établi chez les enfants. Une équipe américaine s’est penchée sur le sujet en s’intéressant à quatre des pathologies décrites comme étant associées au sepsis chez l’adulte.
Méthodologie
Cette étude a inclus toutes les hospitalisations pédiatriques pour sepsis ayant eu lieu entre 2009 et 2018 qui étaient enregistrées dans la base américaine Medicaid. Elle a analysé les données des enfants sur les 6 mois précédant et suivant l’hospitalisation. Les données de ces enfants ont été appariées à celles d’enfants hospitalisés en soins intensifs pour une indication autre que le sepsis et pondérées par le calcul du score de propension à développer un sepsis durant l’hospitalisation.
Principaux résultats
Au total, les auteurs ont pu identifier et recueillir les données pré-et post-admission de 9.879 enfants hospitalisés pour sepsis contre 1.059.409 sans sepsis, parmi lesquels respectivement 5.150 et 96.361 avaient été admis en USI. L'âge médian était de 9,5 ans et de 7 ans respectivement.
Dans les 6 mois suivant la sortie de l'hôpital, 19,4% des enfants ayant survécu à une septicémie ont développé ou vu progresser l’une des quatre pathologies d’intérêt. Pour ceux qui présentaient déjà l’une de ces pathologies, le risque de progression était de 21,0% dans l’ensemble, avec un risque principal pour ceux qui avaient une épilepsie (33,8%), suivi de ceux qui avaient une insuffisance rénale ou respiratoire chronique (6,5 et 4,4%) puis une dépendance nutritionnelle (1,5%). Parmi les autres, le risque de développer l’une de ces pathologies a concerné 13,0% des enfants : 4,7% ont développé une insuffisance respiratoire chronique, 4,6% un trouble épileptique, 7,9% une dépendance nutritionnelle et 1,1% une maladie rénale chronique.
Par rapport à la cohorte d’enfants appariée, les enfants accueillis en USI pour sepsis ont plus souvent développé une insuffisance respiratoire chronique (OR 2,54 [2,19-2,94]), une nouvelle dépendance nutritionnelle (OR 3,17 [2,80-3,59]), une nouvelle néphropathie chronique (OR 1,65 [1,25-2,19]), mais ils avaient en revanche un risque inférieur de développer des troubles convulsifs (OR 0,77 [0,66-0,89])
Concernant les enfants chez lesquels ces maladies pré-existaient, ceux ayant eu un sepsis avaient plus de risque de voir progresser la dépendance nutritionnelle (OR 2,95 [1,60-5,42]) ou l'insuffisance respiratoire (OR 1,35 [0,89-2,04]). A l’inverse, ils avaient un moindre risque de voir leur épilepsie progresser. Le risque vis-à-vis de l’insuffisance rénale chronique était comparable.
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