Quel est l’impact de la metformine sur la mortalité ou les évènements cardiovasculaires sévères ?

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir

Une revue Cochrane a fait le point sur les données actuellement disponibles concernant l’efficacité et la tolérance de la metformine chez les diabétiques. Les conclusions sont sans appel, à ce jour, il n’existerait pas de données robustes sur l’efficacité de la metformine en monothérapie sur des critères d’évaluation lourds (mortalité toutes causes confondues, mortalité cardiovasculaire, évènements cardiovasculaires non fatals). Plusieurs études (n=5.824) sont encore en cours et pourraient venir compléter une mise à jour de cette revue Cochrane voir en modifier les conclusions.

Méthodologie

Cette revue a identifié les essais randomisés menés durant un an ou plus, chez des adultes souffrant de diabète de type 2, qui comparaient la metformine à un placebo, à l’absence de traitement, à un régime alimentaire ou à un autre antidiabétique. Seules les études publiées avant le 2 décembre 2019 ont été incluses. Les critères d’évaluation étaient la mortalité toutes causes confondues, la mortalité cardiovasculaire, la qualité de vie liée à la santé, la survenue d’évènements cardiovasculaires non fatals : infarctus du myocarde (IDM), accident vasculaire cérébral (AVC), insuffisance rénale terminale (IRT).

Principaux résultats

Au global, 18 essais clinique randomisés et contrôlés ont été identifiés (n=10.680 sujets, dont 58% qui avaient terminé les essais). Les études identifiées avaient duré entre 1 et 11 ans environ. Le bras comparateur était sans traitement (2 études) ou était constitué d’un traitement à base d’insuline injectable (2 études), un sulfamide (7 études), de la thiazolidinedione (7 études), un inhibiteur de la DPP-4 (3 études), un analogue du GLP-1 (1 étude) ou encore de la méglitinide (1 étude). Aucune étude ne comparait la metformine à un placebo ou à l’activité physique. Pour les études comparant la metformine à l’insuline, aucun essai n’a évalué la mortalité toutes causes confondues, la mortalité cardiovasculaire, les événements indésirables graves (IDM, AVC, IRT). Un seul essai a évalué la qualité de vie liée à la santé, sans montrer de différence significative entre les groupes. Plusieurs études comparant la metformine à un sulfamide ou à une thiazolidinedione, à un inhibiteur de la DPP-4, un analogue du GLP-1, ou à la méglitinide, se sont intéressées aux critères précédemment cités, mais aucune à la qualité de vie liée à la santé ou à l’insuffisance rénale terminale, et dans tous les cas le niveau de preuve était très faible. Les effectifs faibles contribuaient largement au manque de qualité des études identifiées.