Quel est l'impact de l'IMC sur le contrôle intensif de la pression artérielle ?

  • Oxlund CS & al.
  • Am J Med

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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Que sait-on déjà sur le sujet ?

L’obésité est l’un des facteurs cardiométaboliques associés à un risque accru de maladie cardiovasculaire. Il est admis que le contrôle tensionnel contribue à la réduction de ce risque. Chez une population de sujets âgés à haut risque, les résultats de précédentes études étaient en faveur d’un bénéfice du contrôle intensif sur la réduction des évènements cardiovasculaires majeurs, mais au prix d’évènements indésirables accrus. En revanche, l’impact de l’IMC sur ces résultats n’avait pas été analysé, d’où l’intérêt de ces analyses complémentaires. 

Qu’apporte cette étude ?

L’étude SPRINT (Systolic Blood Pressure Intervention Trial) a inclus 9.361 individus âgés de 50 ans et plus et présentant un risque cardiovasculaire élevé, sans diabète de type 2, mais ayant une PAS entre 130 et 180 mmHg. Les participants ont été randomisés entre un traitement antihypertenseur standard (objectif cible PAS <140 mmHg) et un traitement intensif (objectif cible PAS <120 mmHg, en accord avec les recommandations américaines). Un critère composite principal d’efficacité a été évalué (constitué de la survenue d’un syndrome coronarien aigu, d’un AVC, d’une insuffisance cardiaque aiguë ou du décès d’origine cardiovasculaire), ainsi qu’un critère composite principal de tolérance (constitué de la survenue d’une hypotension, d’une syncope, d’anomalies électrolytiques, de lésions rénales, d’une insuffisance rénale aiguë ou d’une chute préjudiciable). Sur l’ensemble de la cohorte évaluée, 18,6% des patients étaient en sous poids ou de poids normal, 38,8% en surpoids et 42,6% obèses. Les analyses post-coc ont examiné la relation éventuelle entre l’IMC et la réponse au traitement antihypertenseur.

  • Au total, 561 évènements liés au critère principal sont survenus au cours du suivi de 3,3 ans (et 3.505 évènements liés au critère de tolérance).
  • La diminution intensive de la pression artérielle réduisait la fréquence du critère composite principal d’efficacité et augmentait celle du critère composite principal de tolérance par rapport à un contrôle standard de la tension. Ces résultats étaient valables quel que soit l’IMC (p>0,05).
  • Une relation suivant une courbe en J a été mise en évidence entre l’IMC et la mortalité toutes causes, l’AVC et les évènements indésirables graves (p<0,05 pour chacun de ces items). En revanche, cette association n’était plus significative après ajustements (au groupe de traitement, à l’âge, au sexe, au statut tabagique, au nombre d’agents antihypertenseurs, aux antécédents de maladie cardiovasculaire, au cholestérol total, au taux d’HDL-cholestérol, à la créatinine sérique et au ratio albumine/créatinine urinaire).
  • Seul le critère de mortalité cardiovasculaire restait associé à l’IMC avec un bénéfice de la diminution intensive de la pression artérielle chez les sujets ayant un IMC d’environ 30 kg/m(p=0,02) et plus.

Les analyses post-hoc de l’étude SPRINT ne montrent pas de modification des bénéfices et risques d’un contrôle tensionnel intensif selon la valeur de l’IMC à l’inclusion chez les sujets âgés à haut risque.

Impact en pratique

Les résultats de cette étude suggèrent globalement que l’impact de la réduction intensive de la pression artérielle sur le risque cardiovasculaire ne serait pas modifié par l’IMC à l’inclusion chez les sujets âgés à haut risque. Par ailleurs objectif tensionnel bas prédéfini n’est pas en accord avec les recommandations européennes. D’autres études ont montré qu’il pouvait induire des effets délétères sur la santé.

Principales limitations

Ces analyses complémentaires n’étaient pas pré-spécifiées et leur validité externe n’a pas été évaluée.