Quel est l’impact chez un adulte, de passer de l’inactivité à 150 minutes d'activité physique par semaine en 5 ans ?
- Mok A & al.
- BMJ
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Une étude prospective de cohorte menée sur plus de 170.000 personnes-années montre que :
- L’augmentation sur le long cours de l’activité physique diminuerait la mortalité et ce quel que soit le niveau initial d’activité physique.
- Passer de l’inactivité à un niveau d’activité physique modérée à intense de 150 min/semaine (recommandations OMS) réduirait la mortalité toutes causes de 24%, la mortalité cardiovasculaire de 29% et la mortalité par cancer de 11%.
- L’activité physique serait bénéfique même chez ceux ayant une maladie cardiovasculaire ou un cancer.
Que dire à vos patients ?
Atteindre et maintenir le minimum d’activité physique requis par les recommandations (150 min/sem) diminuerait le risque de mortalité de 46% par rapport à l’inactivité. Chez les sujets d’âge moyen ou âgés, et même en cas de cancer ou de maladie cardiovasculaire, il existe un réel bénéfice à pratiquer une activité physique et il n’est jamais trop tard pour s’y mettre !
Méthodologie
Au total, 14.599 hommes et femmes (âgés entre 40 et 79 ans) issus de la cohorte britannique European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition (EPIC-Norfolk) ont été suivis entre 1993-1997 et 2016. Une première évaluation clinique a été réalisée entre 1993 et 1997, puis une seconde 3,6 ans après l’inclusion. Un questionnaire a été transmis par voie postale (1995-1997) et un second 7,6 ans après l’inclusion.
Principaux résultats
Sur les 14.599 sujets (58 ans en moyenne à l’inclusion) suivis durant 12,5 ans en moyenne, 3.148 décès ont été enregistrés (950 suite à une maladie cardiovasculaire et 1.091 suite à un cancer). Globalement entre l’inclusion et la fin du suivi, l’IMC moyen est passé de 26,1 kg/m2 à 26,7 kg/m2 et le niveau de dépense énergétique lié à l’activité physique a diminué de 17% passant de 5,9 kJ/kg/jour à 4,9 kJ/kg/j.
Les résultats des analyses montrent que l’augmentation sur le long terme de l’énergie dépensée par une activité physique diminuerait la mortalité toutes causes confondues indépendamment du niveau d’activité physique à l’inclusion.
Après ajustement au niveau d’activité physique à l’inclusion et aux facteurs de risques établis, toute augmentation de 1 kJ/kg/j par an sur 5 ans, c’est-à-dire le passage de l’inactivité physique à un niveau de 150 min/sem d’activité physique modérée à intense (recommandations OMS) diminuait la mortalité toutes causes de 24%, la mortalité cardiovasculaire de 19% et la mortalité par cancer de 11%. Les bénéfices de l’activité physique ont été mis en évidence quel que soit le niveau d’activité physique à l’inclusion, et les facteurs de risque présents (IMC, pression artérielle, qualité de l’alimentation, triglycérides, cholestérol, antécédents cardiovasculaires ou cancérologiques).
Principales limitations
L’activité physique a été évaluée à partir de questionnaires et non pas de mesures réelles.
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