Quel est l’excès de mortalité lié à la sclérose en plaques en France ?

  • Rollot F & al.
  • Neurology

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

Messages principaux

  • Selon l’étude observationnelle menée auprès de 37.524 patients suivis par 18 centres experts français participants, la SEP rémittente (SEP-R) n’engendre pas d’excès de mortalité durant les 10 premières années suivant le diagnostic, mais elle augmente avec l'âge du patient. Par ailleurs, au-delà de l’âge de 70 ans, l’ancienneté de la maladie n’influence plus l’excès de mortalité. En revanche, l’excès de mortalité est supérieur chez les hommes à celle observée chez les femmes, à âge et ancienneté identiques. Concernant la SEP progressive, l’excès de mortalité est dépendant de l’ancienneté de la maladie, de l’âge du patient, mais est indépendant du sexe du patient.

 

Des chercheurs français ont voulu évaluer la surmortalité liée à la SEP selon la méthode habituellement utilisée en oncologie, fondée sur l’évaluation respective du taux de mortalité attendu et l’excès de mortalité lié à la maladie. Il s’agit d’une méthode analytique dans laquelle l’influence des différents paramètres d’ancienneté de la maladie ou de l’âge du patient peuvent être étudiés. Elle a été utilisée pour analyser les données de 37.524 patients ayant eu un diagnostic de SEP entre 1960 et 2014, avec un suivi mené jusque début 2016.

Principaux résultats

En moyenne, la cohorte était composée de 71% de femmes, avec un âge moyen au diagnostic de 33 ans et une ancienneté moyenne du diagnostic à l’inclusion de 8,2 ans. Au total, 2.883 décès ont été recensés à la fin de l’étude, dont 2.142 chez une personne présentant une SEP-R.

Chez les patients atteints de SEP-R, le taux de surmortalité était proche de 0 durant les dix premières années suivant le diagnostic. À partir d’un âge de 70 ans, cet excès était identique pour tous les patients atteints de SEP rémittente quel que soit l'âge au début de la SEP. Enfin, dans la SEP progressive, la surmortalité augmentait dès le début de la maladie et dépendait de l’âge de début de la maladie, sans influence du sexe.

Étant donné l’effet cumulatif du risque de décès, la probabilité d'être vivant à 70 ans était différente selon l'âge de survenue de la SEP : dans les formes rémittentes, elle passait de 79% à 93% entre les patients âgés de 30 ans au moment des premiers symptômes jusqu’à ceux âgés de 50 ans. Dans les formes progressives, elle passait respectivement de 51% à 86 %.

L’excès de hazard ratio selon le sexe montrait que les hommes ayant une SEP-R avaient près de 50% de risque supplémentaire de décès quelque soit l’âge courant ou au diagnostic (HR 1,46 [1,25-1,70]).