Que sait-on des facteurs pronostiques chez les patients âgés atteints de cancer du côlon métastatique ?
- Résumé d’articles
À retenir
- Le poids des comorbidités et la localisation des métastases sont deux facteurs associés à la survie des patients âgés atteints de cancer colorectal métastatique.
- Les métastases pulmonaires seraient de meilleur pronostique que les métastases hépatiques.
- L’ajout d’un traitement adjuvant en plus de la résection améliore la survie globale par rapport à la résection seule.
Pourquoi est-ce important ?
À travers le monde, le cancer colorectal (CCR) a été en 2020 à l’origine de plus de 1,9 millions de nouveaux cas et de plus de 935.000 décès. Ces chiffres positionnent ce cancer comme la seconde cause de mortalité par cancer dans les pays développés. Par ailleurs, en Europe, 21% de la population générale à plus de 60 ans, et la proportion de cette population croît d’environ 1% chaque année. Or, l’incidence du CCR augmente rapidement avec l’âge, laissant entrevoir qu’une large proportion de sujets atteints de CCR sera constituée de sujets âgés à très âgés dans les prochaines années. Aujourd’hui, les stratégies thérapeutiques de prise en charge du cancer chez les plus âgés animent de nombreux débats d’experts.
Méthodologie
Cette étude rétrospective a eu pour objectif de mettre en évidence les facteurs prédictifs de la survie chez les patients âgés de 80 ans et plus atteints d’un cancer du côlon métastatique diagnostiqué entre 2007 et 2016. Les associations entre comorbidités, localisation des métastases, choix des traitements de chimiothérapie, de la chirurgie curative de la tumeur primaire et des métastases, et la survie globale des patients ont été analysées.
Les données (1.115 patients) proviennent de 4 registres regroupant des informations sur des patients atteints de tumeurs digestives.
Principaux résultats
L’âge des participants variait entre 80 et 103 ans. Parmi eux, 55,6% étaient des femmes. Pour près des deux tiers, le diagnostic a été réalisé après la survenue de symptômes subjectifs tels qu’une fatigue importante, une perte de poids, une altération du transit intestinal ou une anémie. Les tumeurs étaient plus souvent situées au niveau proximal (57%).
Au global, 56,4% ont bénéficié d’une résection partielle ou totale de la tumeur et des métastases. La chirurgie était plus souvent réalisée chez des patients ayant des symptômes d’urgence comme une perforation ou une obstruction en lien avec la tumeur (87,6% versus 45,8%, p<0,001). Un peu plus de 20% des patients ont reçu une chimiothérapie.
La survie médiane de la cohorte était de 9,1 mois. Le suivi médian de 4,2 mois.
La mortalité 1 an après le diagnostic était de 79,5% et le taux de mortalité augmentait avec l’âge. L’âge a été corrélé au traitement chirurgical, mais pas au poids des comorbidités ou à la survie globale. Les sujets qui avaient un score de comorbidité faible avaient une meilleure survie que les autres.
La chirurgie était plus fréquente lorsque la tumeur était proximale plutôt que distale, cependant, la localisation de la tumeur primaire n’a pas été corrélée avec l’amélioration de la survie.
Les patients présentant des métastases pulmonaires avaient un meilleur pronostique que ceux qui avaient développé des métastases hépatiques : hazard ratio 0,56 [0,40-0,77], p<0,001).
De même les patients ayant plusieurs organes atteints par des métastases avaient une moins bonne survie que ceux dont les métastases se limitaient au péritoine (HR 1,32 [1,15-1,51], p<0,001).
La survie globale médiane était supérieure pour les sujets opérables avec résection totale (5,8 mois versus 1,4 mois). Elle a été analysée sur 3 périodes (2007-2010, 2010-2013, 2013-2016) sans différences significatives.
La chimiothérapie était associée à une amélioration de la survie à la fois chez les sujets opérables (HR 0,45 [0,35-0,58], p<0,001) et chez ceux qui ne l’étaient pas (HR 0,41 [0,34-0,50], p<0,001).
La mise en route d’un traitement adjuvant en plus de la résection de la tumeur primaire améliorait la survie globale par rapport à la résection seule (HR 0,29 [0,23-0,38], p<0,001).
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