Quand et comment vacciner les personnes ayant déjà été infectées par le SARS-CoV-2 ?
- Fanny Le Brun
- Actualités Médicales
À retenir :
- La HAS recommande d’attendre au moins 3 mois (de préférence 6 mois) avant de vacciner contre le SARS-CoV-2 une personne immunocompétente ayant déjà été infectée (PCR, test antigénique ou sérologie positifs)
- Une seule dose de vaccin suffit en cas d’antécédent de COVID-19, sauf en cas d’immunodépression avérée
- Une sérologie prévaccinale systématique n’est pas recommandée
La grande majorité des personnes infectées par le SARS-CoV-2 produisent des anticorps neutralisants, ainsi qu’une réponse lymphocytaire T, les protégeant au moins temporairement. Alors que l’on manque de vaccins contre le SARS-CoV-2, faut-il vacciner ces personnes ? Si oui, quand et comment ? La Haute autorité de santé (HAS) vient de publier de nouvelles recommandations.
Attendre au moins 3 mois, et plutôt 6 mois, avant de vacciner
D’après les connaissances actuelles, la HAS estime que les personnes immunocompétentes ayant fait une infection par le SARS-CoV-2, symptomatique ou non, doivent être considérées comme protégées pendant au moins 3 mois, voire plus probablement 6 mois. Ainsi, la HAS met à jour ses recommandations et propose de vacciner les personnes avec antécédent de COVID-19 en attendant au moins 3 mois après l’infection, et de préférence avec un délai proche de 6 mois, en vaccinant en priorité les personnes à risque de forme grave.
L’antécédent d’infection doit être prouvé par une PCR, un test antigénique ou une sérologie. Dans les deux premiers cas, le résultat positif du test permet de dater l’infection. Concernant la sérologie, elle ne permet pas de dater l’infection : la période de 3 à 6 mois avant vaccination débute alors à la date de la sérologie.
On peut noter que la vaccination d’une personne qui ignore avoir été infectée par le SARS-CoV-2 n’est pas délétère, c’est pourquoi une sérologie prévaccinale systématique n’est pas recommandée.
Une seule dose de vaccin suffit chez les personnes immunocompétentes
La réponse immunitaire à la vaccination des personnes immunocompétentes ayant déjà été infectées par le SARS-CoV-2 est de type anamnestique : une seule dose de vaccin est donc recommandée dans ce cas, quelle que soit l’antériorité de l’infection, car elle permet de jouer un rôle de rappel. Cependant, si deux doses ont déjà été administrées à une personne ayant un antécédent de COVID-19, les données disponibles ne montrent pas de différence du profil de sécurité en dehors de la survenue d’effets de réactogénicité systémique potentiellement plus fréquente.
Il est important de noter que la dose unique ne concerne que les personnes immunocompétentes. En cas d’immunodépression avérée (notamment traitement immunosuppresseur), les patients doivent être vaccinés par le schéma à 2 doses, après un délai de 3 mois après le début de l’infection.
Peut-on vacciner un patient qui a encore des symptômes ?
Des symptômes prolongés pendant plusieurs mois après COVID-19 ne représentent pas une contre-indication à la vaccination, mais une consultation médicale est nécessaire pour juger au cas par cas de son intérêt (voir article univadis : "
Que faire en cas d’infection entre la 1ère et la 2ème dose ?
Les personnes ayant une PCR positive après la 1ère dose de vaccin ne doivent pas recevoir la 2ème dose dans les délais habituels : ils doivent attendre entre 3 et 6 mois après l’infection pour recevoir la 2ème dose.
Ces nouvelles recommandations de la HAS pourront être mises à jour en fonction de l’évolution des connaissances, notamment sur la durée de la protection post-infection et sur les variants.
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