Quand arrêter l'aspirine chez la femme enceint en cas de risque élevé de pré-éclampsie ?
- Miriam Davis
- Résumé d’article
Contexte
- La pré-éclampsie, qui se caractérise par une hypertension et une protéinurie, cause plus de 70.000 décès maternels et 500.000 morts fœtales dans le monde chaque année.
- Le traitement par aspirine instauré en début de grossesse (jusqu’à la 16e semaine) peut réduire l’incidence de la pré-éclampsie prématurée de 62%. L’utilisation d’aspirine est toutefois associée à un risque plus élevé de saignement péripartum, ce qui peut être amélioré par un arrêt plus précoce de l’aspirine.
- Une étude cas-témoins antérieure, de faible taille, avait suggéré que le traitement par aspirine pouvait être arrêté entre la 26e et la 28e semaine de grossesse si le biomarqueur de la prééclampsie, le rapport entre la tyrosine kinase 1 de type fms soluble et le facteur de croissance placentaire (rapport sFlt-1/PIGF), était normal.
À retenir
- Un essai clinique randomisé (ECR) révèle que l’arrêt de l’aspirine à 24–28 semaines de grossesse est non inférieur à sa poursuite pour la prévention de la prééclampsie prématurée dans les grossesses avec un rapport sFlt-1/PIGF normal inférieur ou égal à 38.
Pourquoi est-ce important ?
- Les résultats suggèrent que le traitement par aspirine peut être interrompu entre 24 et 28 semaines de grossesse pour les grossesses dont le rapport sFlt-1/PlGF n’est plus accru.
Méthodologie
- Un essai de non-infériorité de phase III, multicentrique, ouvert et randomisé a été réalisé dans neuf maternités en Espagne.
- Une comparaison a été effectuée entre 473 grossesses à haut risque affectées de manière aléatoire au groupe de l’intervention (arrêt de l’administration de 150 mg/jour d’aspirine) et 463 grossesses à haut risque affectées de manière aléatoire au groupe témoin (poursuite de l’administration d’aspirine).
- Critère d’évaluation principal : la prééclampsie prématurée (c.-à-d., accouchement avant la 37e semaine de grossesse).
- La borne supérieure de l’intervalle de confiance (établissant la non-infériorité) était de 1,9%.
- Financement : Instituto de Salud Carlos III ; Union européenne ; autres.
Principaux résultats
- L’incidence de la prééclampsie prématurée était similaire, à 1,48% dans le groupe de l’intervention contre 1,73% dans le groupe témoin, avec une différence absolue de -0,25%, ce qui indique la non-infériorité du groupe de l’intervention.
Limites
- L’essai a été mené en ouvert.
- Les participants étaient principalement d’origine ethnique blanche. Les résultats pourraient donc ne pas être généralisables aux groupes ayant une autre origine ethnique.
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