Psoriasis : supériorité du deucravacitinib versus apremilast ou placebo
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
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L’étude POETYK PSO-2 a montré l’efficacité du deucravacitinib versus placebo et versus apremilast dans la guérison des lésions de psoriasis modérées à sévères à la 16e semaine. Cette réponse clinique était associée à une amélioration de la qualité de vie par rapport aux deux autres groupes.
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Par ailleurs, 80,4% des patients sous deucravacitinib ayant atteint la réponse PASI 75 (75% des lésions guéries) à la semaine 16 l’ont maintenue à la 52e semaine. Ceux qui avaient alors été basculés sous placebo avaient maintenu cette réponse durant un délai médian de 28 semaines.
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Le taux d’évènements indésirables, y compris sévères, était comparable entre les groupes.
Pourquoi est-ce important ?
Le deucravacitinib est un inhibiteur oral et sélectif de la TYK2, l’une des kinases intracellulaires de la famille des Janus kinases (JAK) et qui intervient dans la signalisation de l’IL-23 et certaines cytokines impliquées dans la pathogenèse du psoriasis comme les interférons de type I.
Après des résultats favorables des essais de phase 2, les investigateurs ont conduit plusieurs études de phase 3 : POETYK PSO-2 a comparé l'efficacité et la sécurité du médicament versus placebo et versus aprémilast, ainsi que le maintien de la réponse après arrêt.
Méthodologie
POETYK PSO-2 a inclus des sujets de 18 ans et plus atteints de psoriasis en plaques modéré à sévère (Indice de surface et de sévérité du psoriasis PASI≥12, et évaluation globale par le médecin PGA≥3) sur au moins 10% de leur surface corporelle depuis 6 mois ou plus. Ils pouvaient avoir eu de précédents traitements, y compris biologiques, après avoir respecté une période d’arrêt définie selon la molécule.
Les patients ont été randomisés (2:1:1) entre deucravacitinib 6 mg/j, aprémilast 30 mg 2fois/j ou le placebo. Après une période de 16 semaines, les patients initialement randomisés sous placebo ont basculé sous deucravacitinib. À la 24e semaine, ceux qui avaient obtenu un PASI75 dans les deux bras de traitement étaient à nouveau randomisés entre la poursuite du deucravacitinib ou le placebo jusqu’à la semaine 52.
Les co-critères d’évaluation principaux étaient l’obtention du PASI75 et un score PGA de 0 ou 1 (avec une amélioration ≥2 points par rapport à l’inclusion) à la 16e semaine.
Principaux résultats
Au total, l’étude a inclus 1.020 patients. À la 16e semaine, les patients sous deucravacitinib atteignaient plus fréquemment les deux critères d'évaluation principaux avec 53,0% qui atteignaient un PASI75 et 49,5% un PGA0/1 respectivement versus 9,4% et 8,6% sous placebo (p<0,0001 pour les deux) et versus 39,8% et 33,9% sous aprémilast (p=0,0004 et 0<0,0001).
Ceux qui avaient maintenu le deucravacitinib à la semaine 24 après atteinte du PASI75 ont maintenu leur réponse jusqu'à la semaine 52 (80,4%). Ceux qui ont basculé sous placebo et ont poursuivi l’essai ont eu un temps médian de 85 jours avant la perte du PASI75. L’étude a également confirmé la supériorité de l’efficacité du deucravacitinib à la 16e semaine par rapport aux deux autres bras concernant les lésions du cuir chevelu (PGA 0/1 localisé 59,7% vs 17,3% et vs 36,7% respectivement, p<0,0001 pour les deux bras). L’indice de qualité de vie était aussi supérieur à la 16e semaine dans le bras deucravacitinib.
Sur le plan de la tolérance, les taux d'événements indésirables étaient similaires dans les différents groupes au cours des deux périodes d'évaluation. Sous deucravacitinib, les principales manifestations étaient la rhinopharyngite et l'infection des voies respiratoires supérieures durant les 16 premières semaines, tandis que des céphalées, diarrhées et nausées ont été plus fréquentes sous aprémilast. Aucun nouveau signal de sécurité n'est apparu entre 16 et 52 semaines. L'incidence des événements indésirables graves était faible et similaire dans les différents groupes, et le taux d'arrêt de traitement liés aux événements indésirables étant plus faibles dans le groupe deucravacitinib que dans les deux autres groupes. À noter toutefois le taux d'infections graves qui était de 2,0 pour 100 patients-années sous deucravacitinib versus 0,5 et 0,9 pour 100 patients-années sous aprémilast.
Financement
Cette étude a été sponsorisée par Bristol Myers Squibb.
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