Psoriasis : comment optimiser le parcours de soins entre la ville et l’hôpital ?
- Le Maître M & al.
- Ann Dermatol Venereol
- Agnès Lara
- Résumé d’article
À retenir
- L’initiation d’un traitement par ciclosporine ou d’une biothérapie se fait obligatoirement à l’hôpital.
- Le suivi peut ensuite avoir lieu en ville en conservant une consultation de réévaluation annuelle à l’hôpital et sur la base d’échanges et de transmissions d’informations entre dermatologue de ville, référent hospitalier et médecin généraliste qui reste souvent le premier recours.
- Des réseaux formalisés favorisent un accès facilité et une continuité des soins, et assurent l’éducation thérapeutique du patient.
Avec le vieillissement de la population et la chronicisation des pathologies, le décloisonnement facilitant la coopération ville-hôpital devient un élément incontournable de la politique de transformation, et les parcours de santé coordonnés se mettent progressivement en place. Cette démarche est déjà bien ancrée en cancérologie et dans la prise en charge des maladies cutanées inflammatoires chroniques comme le psoriasis. Le Dr Le Maître, dermatologue libéral dans le Calvados, et le Pr Beylot-Barrys, dermatologue au CHU de Bordeaux et présidente de la Société Française de Dermatologie, font le point sur le parcours de soins du patient dans cette pathologie.
Initiation des prescriptions à l’hôpital et suivi en ville
Quand le dermatologue libéral souhaite mettre en place un traitement par ciclosporine ou biothérapie, il adresse le patient à l’hôpital qui réalise un bilan et initie ou non la prescription. Les autres traitements systémiques peuvent être directement initiés en ville. Le suivi peut ensuite être réalisé par le dermatologue de ville ou par l’hôpital selon les cas, avec une consultation annuelle de réévaluation à l’hôpital. Pour que le suivi puisse être fait en ville, une bonne connaissance des traitements par le dermatologue est nécessaire : indications, effets indésirables, attitude à tenir dans différentes situations (grossesse, intervention chirurgicale, voyages), etc. Et pour que le lien avec l’hôpital soit optimal, des échanges de courrier avec le dermatologue hospitalier référent sont indispensables. Les transmissions d’informations doivent notamment aborder l’histoire de la maladie, les éléments ayant amené le dermatologue libéral à envisager le traitement, le choix de la biothérapie par le référent hospitalier et sa justification, sans oublier une information systématique du patient.
Un partage clair des responsabilités et des interlocuteurs bien définis pour le patient
Entre ville et hôpital, les responsabilités sont bien réparties. Celle du référent hospitalier intervient entre l’initiation de la prescription et la consultation de suivi en ville. Puis elle passe dans le giron du dermatologue de ville dès que celui-ci renouvelle la prescription. Mais par la suite, il doit pouvoir avoir facilement accès au référent hospitalier pour le suivi des incidents et des effets indésirables éventuels. Il doit aussi pouvoir répondre aux demandes du patient ou du médecin généraliste qui est souvent l’interlocuteur de premiers recours. Ce dernier doit être clairement identifié par le patient et tenu informé des modalités de suivi par une mise en copie des échanges entre dermatologue libéral et référent hospitalier.
Des réseaux formalisés au cœur de la prise en charge partagée
Les réseaux constitués par les acteurs de la prise en charge du patient (hospitaliers, spécialistes libéraux et généralistes, infirmières, etc.) ont pour objectif de « favoriser l’accès aux soins, la continuité et l’interdisciplinarité », en s’adaptant aux besoins du patient. Ils jouent également un rôle important dans l’évaluation des mesures mises en place et dans l’éducation thérapeutique du patient. Ils s’appuient pour cela sur des référentiels, des fiches de suivi et d’effets secondaires, ainsi que des actions de formation accessibles via des outils multimédias partagés et interactifs entre médecins et patients.
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