Protection solaire : le mieux est l’ami du bien
- Williams JD & al.
- J Am Acad Dermatol
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
- Dans une étude randomisée pragmatique parue dans le JAAD, une crème solaire SPF100 apportait une meilleure protection contre les coups de soleil qu’une crème SPF50, que ce soit en comparant les données intra-individuelles (chaque côté du visage étant traité par un des deux indices) ou comparant la sévérité des érythèmes observés sous chacun des deux produits sur la totalité de la cohorte.
- L’intérêt de cette étude est d’avoir été menée en conditions réelles d’utilisation au cours d’une journée ensoleillée par des participants ayant des phototypes I à III pratiquant des sports en extérieur. Ses résultats montrent également le faible taux de réapplication des produits de protection solaire dans la pratique courante. Ils soulignent, en conséquence, la pertinence des études pragmatiques dans un tel contexte.
Pourquoi est-ce important ?
Il est parfois admis qu’un indice de crème solaire supérieur à SPF30 offre une amélioration marginale de la protection cutanée. Les études portant sur l’efficacité des produits de protection solaire sont rares et sont plus volontiers conduites en laboratoire. Le seul essai clinique randomisé disponible avait comparé l’efficacité de deux indices de protection différents imposait une seule application aux participants, afin de s’affranchir des conditions d’utilisation. Celui exposé ici est donc le premier à chercher à se rapprocher des conditions d’utilisation réelles, en faisant également de chaque patient son comparateur, et en prenant en compte la durée d’exposition et la quantité de produit appliquée.
Principaux résultats
- Les 199 participants (57,8% d’hommes, 37,4 ans en moyenne) ont été randomisés afin d’allouer un côté du visage à chacune des deux crèmes.
- À l’issue d’une journée d’exposition (6,1 heures en moyenne), 110 des 199 participants avaient un érythème plus sévère du côté de l’indice le plus faible, tandis que 10 seulement avaient un érythème plus sévère du côté de l’indice le plus fort. Les autres sujets présentaient la même sévérité de l’érythème de chaque côté.
- La sévérité de l’érythème était en moyenne plus faible lorsque la peau avait été protégée par un SPF100 (0,14 vs 0,33 sur une échelle de 0 à 5, p<0,001) qu’avec un SPF50, avec 40,7% des participants ayant un score d’érythème supérieur à 1 côté SPF50, contre 13,6% côté SPF100.
- Aucune différence n’avait été observée concernant le nombre d’application (1,1 fois en moyenne pour les deux) ou le volume de produit appliqué (1,15 g sous SFP50 vs 1,09g, sans différence une fois rapporté à la surface corporelle traitée).
- L’exposition aux UVA et UVB mesurée au cours de la journée par radiométrie énergétique était respectivement de 54,9 J/cm² et de 1,0 J/cm², soit une exposition à 13 à 25 doses minimales favorisant un érythème.
Méthodologie
- Cette étude monocentrique randomisée en double aveugle, conduite sur une journée ensoleillée chez des participants de 18 ans et plus, de phototype I à III pratiquant du ski ou du snowboard. Ils recevaient deux tubes de crème notés ‘droit’ et ‘gauche’ dont ils ignoraient l’indice et qu’ils devaient appliquer sur l’un ou l’autre côté du visage et du cou.
- La sévérité de l’érythème était établie par un dermatologue le lendemain matin de la journée d’exposition au soleil. Les participants indiquaient le nombre d’applications et le poids restant de chacun des produits était évalué.
Limitations
Les résultats observés au niveau du visage pourraient être différents sur d’autres parties du corps.
Financement
L’étude a été financée par Johnson and Johnson Consumer Inc.
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