Pronostic en cas de cancer du sein : associer l’atteinte ganglionnaire et le type de tumeur
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
À retenir
Alors qu’il existe peu de données sur l’impact pronostique d’une maladie résiduelle au niveau des ganglions axillaires après chimiothérapie néoadjuvante en fonction du type de cancer du sein associé, une équipe française s’est intéressée à ce sujet. Les résultats de cette étude montrent que :
- L’atteinte ganglionnaire après traitement néoadjuvant est un critère pronostique fort.
- Le type de cancer du sein (luminal, triple-négatif, HER2-positif) doit être considéré conjointement à l’atteinte ganglionnaire pour évaluer le pronostic.
Cela permet de stratifier avec précision les patientes à risque élevé de récidive de cancer après une chimiothérapie néoadjuvante à qui un traitement de deuxième ligne devra être proposé.
Place de l’évaluation de l’atteinte ganglionnaire aujourd’hui
Une réponse pathologique complète après chimiothérapie néoadjuvante dans un contexte de cancer du sein est définie par l’absence de forme invasive de la maladie et d’atteinte ganglionnaire. Cette réponse est associée à un meilleur pronostic de survie à long terme. Alors que la réponse obtenue au niveau des ganglions axillaires est considérée comme un critère pronostique post-chimiothérapie néoadjuvante supérieur à la réponse pathologique complète, cette dernière reste encore la plus utilisée pour évaluer l’intérêt des traitements néoadjuvants du cancer du sein notamment par les autorités d’approbation des traitements comme la FDA (Food and Drug Administration) et l’EMA (European Medicines Agency).
Méthodologie
Cette étude rétrospective a évalué l’implication de la présence ou non d’une atteinte axillaire (0, 1 à 3 ou 4 ganglions ou plus) sur les échantillons chirurgicaux provenant d’une cohorte de 1.197 patientes ayant un cancer du sein traitées par chimiothérapie néoadjuvante entre 2002 et 2012, et chez qui la survie globale et sans progression a été évaluée en fonction du sous-type de cancer du sein.
Principaux résultats
Sur les 1.197 patientes incluses. Au moment du diagnostic, 44% des patientes n’avaient pas d’atteinte nodulaire avant traitement néoadjuvant. Parmi elles, 45% avaient un cancer luminal, 45,5% un cancer triple négatif et 40,3% un cancer HER-2 positif.
Après le traitement néoadjuvant, 43% des femmes avaient une atteinte nodulaire. Les plus grosses tumeurs, avec invasion ganglionnaire initiale, ainsi que les cancers luminaux et les tumeurs faiblement prolifératives étaient plus à risque d’invasion ganglionnaire post traitement néoadjuvant.
Après 110,5 mois de suivi, la présence d’une maladie axillaire résiduelle était significativement associée à une survie sans récidive. Cependant, cette association était différente en fonction du type de cancer du sein concerné, et elle n’était pas linéaire.
Ainsi, dans les sous-groupes des femmes atteintes de cancer du sein de type luminal, par rapport à celles qui n’avaient pas d’atteinte ganglionnaire, la survie sans récidive était diminuée par presque 3 chez celles qui avaient 4 ganglions atteints ou plus (Hazard ratio 2,8 [1,93-4,06], p<0,001), alors qu’elle ne l’était pas lorsqu’il y avait moins de ganglions atteints.
Les mêmes analyses chez les patientes ayant un cancer triple négatif indique une diminution de 3 et à presque 5 fois plus importante de la survie sans récidive chez les femmes qui avaient entre 1 et 3 ou bien 4 et plus ganglions atteints (respectivement HR 3,19 [2,05-4,98], 4,83 [3,06-7,63]).
Chez les femmes atteintes de cancer du sein HER2-positif, la présence d’1 à 3 ganglions atteints ou de 4 ganglions et plus diminuait le risque de survie sans récidive d’un facteur 2 chez les femmes avec cancer du sein HER-2 positif (respectivement HR 2,7 [1,64-4,43] et 2,69 [1,24-5,8], p=0,003).
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