PROGRESS : mieux connaître le paysage français des pneumopathies interstitielles diffuses (PID) fibrosantes

  • Nasser M & al.
  • Respir Res

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’articles
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Les pneumopathies interstitielles diffuses (PID) constituent un groupe hétérogène de maladies inflammatoires. Certaines ont un phénotype fibrosant progressif (FP) comparable à celui observé dans la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI). Cependant, il existe peu de données nationales concernant la fréquence et la morbimortalité associée à ce phénotype. Des chercheurs ont conduit une analyse à partir des éléments recueillis dans la cohorte dédiée PROGRESS, conduite par analyse du Système National des Données de Santé (SNDS).

Méthodologie

PROGRESS est une étude longitudinale en conditions réelles qui a rassemblé tous les patients âgés de 20 ans ou plus, répondant aux critères de PID-FP, présents dans le SNDS depuis au moins 2 ans et affiliés au régime général. La date index était celle de la première demande de remboursement évocateur. Le suivi a été conduit jusqu’au décès du patient ou la fin de la période d’analyse (31 décembre 2017).

Principaux résultats

Parmi les 49.542 patients présentant une PID fibrosante, 14.546 étaient considérés comme répondant au diagnostic de PID-FP, dont 14.413 ont répondu à l’ensemble des critères d’inclusion.

L'âge moyen était de 68,4 ans et 48% étaient des femmes. Les principales étiologies étaient les PID liées à une exposition autres que la pneumopathie d'hypersensibilité (24,2%), la pneumonie interstitielle idiopathique (21,6%) et celle associées à la polyarthrite rhumatoïde (17,5%). Le plus souvent, les patients présentaient aussi une hypertension artérielle (63,8 %) ou un reflux gastro-œsophagien (55,4 %).

L'incidence de la PID-FP variait entre 4,0 à 4,7 pour 100.000 personnes-années, avec un chiffre plus élevé chez les hommes que chez les femmes. La prévalence, quant à elle,  a augmenté chaque année, passant de 6,6 à 19,4 pour 100.000 personnes-années en 2016, avec un chiffre à nouveau plus élevé parmi la population masculine.

La survie globale médiane était de 4,6 ans chez les femmes et de 3,0 ans chez les hommes, ce délai étant différent selon les étiologies (ceux qui avaient une sarcoïdose avaient la survie globale médiane la plus longue, avec 7,9 ans). Les facteurs associés à un risque accru de mortalité étaient le sexe masculin, un âge de 50 ans ou plus et le fait d’avoir une PID associée à une sclérodermie systémique.

En termes de prise en charge, 60% recevaient des corticoïdes dans le cadre de cette pathologie et 68,5% dans leur ensemble. Par ailleurs, 41,8 % des patients avaient reçu une oxygénothérapie. Enfin, la quasi-totalité (95,2%) a nécessité au moins une hospitalisation pendant la période de suivi, le taux médian d'hospitalisation étant de 3,9 par an. Dans les trois quarts des cas, l’hospitalisation avait lieu pour un événement aigu.

Le coût spécifique médian individuel pendant le suivi était de 25.613 € et le coût annuel médian était de 18.362 €. Les coûts annuels relatifs aux hospitalisations, tests de laboratoire, imagerie et traitement étaient respectivement de 11.784 €, 39 €, 37 € et 17 €, soit des chiffres relativement bas.