Progestatifs : de nouvelles recommandations pour limiter le risque de méningiome
- Fanny Le Brun
- Actualités Médicales
Le risque de méningiome sous progestatifs est connu depuis 2019 pour trois traitements : Androcur®, Lutenyl®, Lutéran® et génériques, sachant que ce risque augmente avec la dose reçue. Depuis, la surveillance renforcée mise en place a permis d’observer des cas de méningiome avec d’autres progestatifs. C’est pourquoi l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en place un comité scientifique temporaire (CST) composé de représentants de personnes traitées et de professionnels de santé, qui s’est réuni en janvier 2023.
Pourquoi ce comité scientifique ?
Ce comité a pour mission d’élaborer des recommandations sur les conditions d’utilisation des progestatifs, autres que ceux à base d’acétate de cyprotérone (Androcur® et génériques), d’acétate de nomégestrol (Lutenyl® et génériques) et d’acétate de chlormadinone (Lutéran® et génériques), au regard du risque de méningiome. L’objectif est de s’assurer que les personnes pour lesquelles ces traitements sont justifiés puissent continuer à en bénéficier dans des conditions sécurisées.
Quelles recommandations ?
Un effet « classe » des progestatifs sur le risque de méningiome ne pouvant être exclu, en attendant les résultats d’études épidémiologiques en cours menées pour infirmer ou confirmer ce risque, de premières recommandations ont été établies pour les progestatifs médrogestone (Colprone® 5 mg), progestérone 100 mg et 200 mg (Utrogestan® et génériques), dydrogestérone (Duphaston® 10 mg) et dienogest (génériques de Visanne® 2 mg) :
- En cas d’antécédent de méningiome ou de méningiome existant : l’introduction d’un traitement progestatif est contre-indiquée, sauf exception à évaluer en réunion de concertation pluridisciplinaire selon le rapport bénéfice/risque individuel et la disponibilité d’alternatives thérapeutiques ;
- Avant toute nouvelle prescription ou switch entre progestatifs : il est nécessaire de vérifier l’ensemble des progestatifs déjà utilisés et leur durée d’utilisation car la prescription d’un nouveau progestatif en relais d’un traitement antérieur par acétate de cyprotérone, de chlormadinone ou de nomégestrol n’exclut pas le risque de méningiome, sans que l’on puisse pour le moment le déterminer ;
- Le traitement doit être prescrit à la dose minimale efficace avec une durée d’utilisation la plus courte possible ;
- L’intérêt à poursuivre le traitement doit être réévalué chaque année, notamment aux alentours de la ménopause car le risque de méningiome augmente fortement avec l’âge ;
- Une IRM cérébrale doit être réalisée en cas de signes cliniques neurologiques évocateurs d’un méningiome : maux de tête, troubles de la vision, du langage, de la mémoire et de l’audition, nausées, vertiges, convulsions, perte de l’odorat, faiblesse ou paralysie.
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