Prises en charge non-pharmaceutique du déclin cognitif lié au cancer

  • Résumé d’article
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À retenir

  • Une revue narrative de la littérature s’est intéressée à l’état de l’art sur les interventions non-pharmacologiques de prise en charge du déclin cognitif chez des patients atteints de cancer non lié au système nerveux central.
  • Les interactions cognitives, physiques, et entre le corps et l’esprit semblent efficaces pour réduire ce type de déclin cognitif.
  • Il serait maintenant important d’évaluer l’efficacité de ces interventions par des études de bonne facture, ainsi que les facteurs qui facilitent et les freins à leur mise en œuvre en pratique clinique.
  • Les auteurs précisent que « Bien que la plupart des interventions [non-pharmacologiques évaluées] semblent bénéfiques, peu d’entre elles ont été utilisées en pratique clinique, de sorte que la prise en charge des patients [atteints de déclin cognitif lié à un cancer non cérébral] fait encore défaut. » Ils mettent également en exergue que les approches numériques ne peuvent pas remplacer totalement le soutien professionnel qui manque faute de formation des équipes soignantes sur ces approches et de financements.

 

Pourquoi est-ce important ?

Le déclin cognitif (troubles de la mémoire, de l’attention, des fonctions exécutives et de la vitesse de traitement de l’information) est souvent signalé par des patients atteints de cancer qui ne touche pas le système nerveux central. Il est important de prendre en charge ces troubles afin de les atténuer car ils peuvent durer des années après la survenue du cancer et affecter fortement la qualité de vie des patients. Les interventions sur le déclin cognitif lié au cancer restent encore rares. Ces dernières années, les études de la prise en charge du déclin cognitif lié au cancer ont inclus des interventions pharmacologiques et non pharmacologiques. Les résultats concernant les interventions pharmacologiques ont été largement controversés. Il n’y a pas de preuve à ce jour pour soutenir leur utilisation. C’est pourquoi cette revue narrative ne les a pas retenues. 

Méthodologie

Revue narrative concernant les résultats des études portant sur l’efficacité d’interventions non pharmacologiques sur le déclin cognitif lié au cancer, publiées au cours des 10 dernières années.

Principaux résultats

Au total, 46 études sur les interventions non-pharmacologiques ont été incluses dans cette analyse narrative. Si au début les études se concentraient surtout sur l’impact des chimiothérapies sur le fonctionnement cognitif chez des femmes atteintes de cancer du sein, connu sous le nom de « brouillard mental lié aux traitements », il a rapidement été démontré que les traitements n’étaient pas le seul facteur déterminant ces troubles cognitifs. Le concept de « brouillard mental » a parallèlement évolué en « troubles cognitifs liés au cancer », puis en « déclin cognitif lié au cancer » en tenant compte du déclin cognitif subjectif (plainte cognitive) et objectif observé.

Une enquête menée en France par la plateforme Cancer et cognition a montré que jusqu’à 75% des patients signalant un déclin cognitif lié au cancer demandent un soutien pour leurs difficultés. Le déclin cognitif affecte les activités de la vie quotidienne, mais également le retour au travail et l’adhésion au traitement. 

Les trajectoires et la gravité du déclin cognitif lié au cancer varient en fonction de plusieurs facteurs tels que les comorbidités, la fatigue, les troubles du sommeil, la détresse psychologique et les biomarqueurs. Des études ont été menées pour déterminer les facteurs prédictifs afin d’améliorer la détection des patients présentant un risque plus élevé de déclin cognitif lié au cancer.

Plusieurs types d’interventions non pharmacologiques ont montré une amélioration de la fonction cognitive chez des sujets atteints de cancer non lié au système nerveux central. Les interventions cognitives, physiques et psychocorporelles ont été les plus étudiées et semblent être particulièrement bénéfiques pour réduire le déclin cognitif chez ces patients. La médiation et la pleine conscience semblent prometteuses. La cognition était cependant rarement le critère principal d’évaluation et peu d’études ont examiné l’efficacité d’interactions multimodales. Les approches numériques (serious game, réalité virtuelle) sont également de plus en plus utilisées et évaluées avec un bon niveau de participation et de satisfaction des patients.